La qualité de la copie que j'ai vue était particulièrement mauvaise, catégorie "vieille VHS ripée un peu à l'arrache", mais je ne suis pas certain qu'il y ait un quelconque rapport de causalité avec mon appréciation marginale du film de Carlo Lizzani... Pas tout à fait un huis clos, pas tout à fait un giallo, mais en tous cas un film italien qui souhaite se positionner sur le segment du thriller horrifique et psychanalytique. Très mal joué par la plupart des interprètes (et ils ne sont que quatre essentiellement, mais la palme de la saucisse en chef revient clairement à Vittorio Mezzogiorno, dans le rôle du mari), "La casa del tappeto giallo" pique les yeux autant que la cervelle avec son scénario construit presque intégralement autour d'un twist révélé un peu avant la fin et censé conférer un sursaut d'intérêt à cette laborieuse histoire de couple souhaitant vendre leur tapis jaune suite à un déménagement.
Après, il y a quand même quelque chose d'intrigant : sur le plateau de ce téléfilm 80s se sont côtoyés Erland Josephson, fidèle de Bergman, et Béatrice Romand, fidèle de Rohmer... Il faut un peu d'imagination pour percevoir ce que la rencontre entre les deux dans des circonstances totalement abracadabrantes peut susciter. Il serait tentant de préciser "warning spoiler alert", mais qui tombera sur un film pareil, oublié, inconnu... Tout ça pour quoi ? Pour en réalité proposer une nouvelle thérapie. Mécontent de l'état de sa femme qu'il entend bien guérir par tous les moyens, le gars fait appel à une psychothérapie un peu particulière : 1) la faire entrer en contact avec un inconnu, sous prétexte d'un tapis à vendre, 2) construire une histoire vaseuse reliée à son passif psychiatrique, et 3) la pousser à assassiner cette figure du mal soigneusement construite. Grosse farce que la mise en scène de ce plan, interminable, rempli de cabotinage, censé illustrer un cauchemar éveillé. Avec en prime deux twists pour le prix d'un (stratagème + pilule magique).