Échappent encore et encore à La Cavale des fous la spontanéité du geste (esthétique) et de la parole (dialoguée) pourtant nécessaires à la retranscription de la folie des protagonistes et du décalage produit avec leur entourage. La réalisation multiplie les mouvements de caméra amples et souvent clinquants, signifie rarement, glisse sur l’interprétation de comédiens visiblement égarés, tout à la fois figés dans une caractérisation étroite – par excès d’écriture du scénario – et en roue libre. Aucune alchimie ne naît hélas de la cohabitation forcée de Pierre Richard, Michel Piccoli et Dominique Pinon, et c’est avec un amusement distant que nous suivons leurs mésaventures parfois amusantes mais souvent vaines.