(...)Même si Nagisa Ôshima semble se réinventer à chaque long-métrage, on retrouve de nombreuses constantes au sein de sa filmographie. L’une d’elle est le fameux code du bushido, et son implantation dans la sphère familiale japonaise. Comme Journal d’un Voleur de Shinjuku dans un registre plus burlesque, LA CÉRÉMONIE est typiquement un film post-68, imprégné d’un fort esprit de révolte contre la tradition sociétale nippone.
On retrouve tout la subversion dont a toujours fait preuve le réalisateur. Cette relation étroite avec l’acte sexuel, évidemment, mais aussi et surtout une banalisation de ce dernier, au travers des tabous brisés, des scènes chocs, d’une dérangeante ambiguïté qui est vraiment au cœur de la narration – avec une place importante laissée à l’inceste, par exemple. Mais là où LA CÉRÉMONIE surprend, se marginalise, c’est dans cette fatalité. Cette lente tragédie relationnelle dévastatrice, oppressante et terrifiante. La froideur du cadre complète cette morbide procession filmique, composée de corps presque inertes, de monstres, de visages effrayants, dénuée de toute émotion, de tout espoir (...)
critique par VIVIEN - l'intégralité, sur Le Blog du Cinéma