Un souffle de jeunesse, de fougue et de Nouvelle Vague traverse ce Ung Flukt, avec ces jeunes adultes un peu rebelles nourris au jazz, au Coca-Cola et aux cigarettes.
Tout ce dont Carlmar a eu besoin pour tourner ce film (qui a dû coûter 4 sous), c’est une fille et une hache (à défaut d’un flingue), guère plus. Mais pas n’importe quelle fille : une blonde sulfureuse qui se déhanche comme une diablesse et apparaît généralement soit nue, soit dans des tenues affriolantes, vivant d’amour et d’eau fraîche dans une sorte de paradis perdu durant une parenthèse intemporelle quasi biblique avec son Adam, avant que n’arrivent l’homme qui divise et les parents qui s’agacent.
Le scénario, sous son apparente simplicité, est d’une fluidité remarquable, sans fioritures ni temps mort, très bien dosé, d’un grand équilibre émotionnel et moral, oscillant entre amour et raison, fougue et sagesse, pudeur et liberté sexuelle, malice et innocence, fidélité et trahison, jalousie et vengeance, rage et haine. Certaines scènes sont marquantes, comme celle de la baignade, du mouton ou de la hache, pour n’en citer que quelques-unes.
Une très belle surprise. À découvrir sans faute.