Une première demi-heure à laquelle il n'est pas forcément simple d'accrocher... une narration convenue qui prend la forme de flashbacks pas forcément très inspirés, un côté bourgeois et intellectuel un peu trop marqué et assez caricatural, et puis le temps qu'il faut pour s'habituer à ce décalage de retrouver la touche et le ton Almodovar mais dans un environnement très loin de celui dans lequel on a l'habitude de les voir se déployer (New-York, deux actrices anglophones, des couleurs plus froides...).
Et puis commence la partie dans la maison et le reste du film est un enchantement. La réflexion menée autour de la fin de vie, de l'euthanasie et du rôle de l'entourage et de l'impact d'une telle décision sur celui-ci est assez passionnante. Le tout porté par deux actrices dont le talent n'est plus à prouver et sur lesquelles le réalisateur espagnol porte un regard qui est une nouvelle fois remarquable, plein de respect et d'admiration.
Tilda Swinton, en figure quasi fantomatique, et Julianne Moore, dont l'émotion à fleur de peau est toujours intacte, font se côtoyer la vie et la mort en faisant se croiser leurs chemins dans une sorte de ballet virtuose.
Une réalisation sobre, loin de l'exubérance à laquelle le réalisateur espagnol nous a souvent habitué. Un récit introspectif et éthéré, sombre et lumineux à la fois, dans des décors épurés, dignes d'un tableau d'Edward Hopper. Une bande originale élégante. Et cette impression qu'Almodovar livre une sorte de film testament, l'oeuvre vers laquelle il tendait, au vu de l'évolution de sa carrière.
Un film qui lui permit d'ailleurs d'obtenir sa première grande récompense, un Lion d'Or au dernier festival de Venise, deuxième plus grand prix international du cinéma, derrière la Palme d'Or, que Cannes s'est toujours refusé à lui donner.
Après Bird, La Chambre d'à côté est la deuxième claque de cette année 2025.
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