La Chambre des morts par Brice B
Les films français ont le vent en poupe, surtout lorsqu'il s'agit d'adapter à l'écran des thrillers, comme ce fut déjà le cas avec les livres de Jean-Christophe Grangé (Les rivières pourpres, L'empire des loups, Le concile de pierre) et leur succès au cinéma, ou bien même "Ne le dis à personne" du so cute Guillaume Canet.
Avec La chambre des morts, réalisé par Alfred Lot, adapté du roman homonyme de Franck Thilliez, on est rassuré pour le cinéma français, qui devrait avoir de beaux jours devant lui avec ce genre de jeune réalisateur un peu novateur (et ça fait du bien), et très compétents (ça fait encore plus de bien).
L'histoire un peu glauque de plusieurs personnages qui se retrouvent propulsés au coeur du même drame, avec Mélanie Laurent dans le rôle principal de la jeune brigadier Lucie, dont on découvrira que sa première enquête ne lui est pas qu'un peu familière. il y a cette romance, avec le lieutenant Moreno (Eric Caravaca) qui fait de cette jeune maman un peu débordée une jeune femme meurtrie, fragile, qui a besoin de panser ses blessures pour aller de l'avant. Ensemble, ils participent à une enquête un peu duelle suite à la découverte du cadavre d'une petite fille dans un entrepôt, au pied des éoliennes, dans le nord de la France. A ce premier meurtre s'ajoute l'accident tragique impliquant deux anciens collègues licenciés, qui ce même soir, tuent en le renversant un homme avec une valise pleine d'argent, au pied de ces mêmes éoliennes...
Destin ou hasard ? Les évènements révèleront au spectateur la véritable nature de chacun, de l'ami d'hier devenu le manipulateur, à la jeune flic et son passé mystérieux, en passant par le tueur et ses motivations.
Film frappant au scénario glaçant, il nous expose à la nature meurtrière sans faux détours. Alfred Lot précise, "le gore m'ennuie, le sang ne m'amuse pas". Amateurs d'hémoglobine, vous serez donc déçu. Dans ce thriller, c'est bel et bien la psychologie des personnages qui sera mise à mal, jusqu'à ce que tous les chemins se croisent et que les liens se fassent.
On reprochera cependant au film haletant et frénétique tourné quasi-intégralement caméra à l'épaule, de nous dévoiler trop vite la personnalité, le visage et la motivation de ce tueur, privant le spectateur du suspense le plus libérateur d'adrénaline, pour ne plus que lui laisser une énigme de seconde plan concernant le passé de Lucie comme os à ronger.
Mais l'histoire, la froideur glaciale de son ambiance et le duo Mélanie Laurent / Eric Caravaca font que, tout de même, l'émotion est largement au rendez-vous. Examen de passage réussi pour Alfred Lot et son premier long métrage, à qui l'on souhaite de réaliser encore plein de bons films. Pour notre plus grand plaisir...