Habitué des thrillers, D.J. Caruso ne s'était jamais vraiment aventuré sur le terrain de l'épouvante. Malgré le fait que tout le monde s'en portait plutôt bien, le réalisateur a décidé de combler ce manque en écrivant un scénario à quatre mains avec le comédien Wentworth Miller (auteur de l'excellent "Stoker") et de le mettre en scène. Bon, pourquoi pas après tout ? Seulement... On s'attendait à un film un minimum correct, pas à une sorte de manuel d'épouvante pour les nuls qui se donnerait l'objectif bizarre de lister tous les clichés et métaphores risibles du genre :
Famille affectée par un traumatisme ✔
Emménagement dans une immense vieille maison isolée pour un nouveau départ ✔
Épouse architecte ayant pour but de réparer les pièces dégradées de la bâtisse comme symbole de sa recherche de guérison psychologique ✔
Ouverture d'une pièce mystérieuse n'apparaissant sur aucun plan de la maison, la fameuse "Disappointments Room" du titre et fameux élément déclencheur d'événements surnaturels basé sur des faits réels méconnus pour ancrer une intrigue saugrenue dans un cadre vaguement historico-réaliste (la seule bonne idée du film dont on taira la teneur) ✔
Apparitions du triumvirat de fantômes "chien noir/personne âgée au visage sévère/petite fille louche" ✔
Héroïne qui passe son temps à dormir et à rêver des trucs étranges pour éviter que le récit abatte ses rares rebondissements trop rapidement ✔
Héroïne qui doute de sa santé mentale ✔
Mari qui doute de la santé mentale de l'héroïne ✔
Jeune fils se fichant totalement de la santé mentale de ses parents et passant son temps à répéter qu'il a faim ✔
Héroïne se révélant vite être insupportable et que l'on aura envie d'étrangler lors d'une scène de dîner aussi gênante pour les protagonistes que pour les spectateurs ✔
Des vieux habitants du village le plus proche avec des têtes bizarres ✔
Des recherches dans des anciennes archives avec plein de photos jaunies pour trouver la vérité ✔
Vague amourette débile et absolument inutile entre l'héroïne en mode desperate housewife et un jeune ouvrier ✔
Un chat qui n'a rien demandé à personne mais dont l'avenir s'envisage forcément à très court-terme ✔
Du remplissage qui ne se cache même pas d'en être jusqu'à... ✔
...Un twist foireux monumental, affreusement stupide et qui se fiche totalement d'être en cohérence ou non avec le reste du film ✔
Voilà ! Entre une réalisation à la qualité constamment variable et une pauvre Kate Beckinsale tellement botoxée que ses scènes de pleurs ressemblent à une virée au musée Grevin, "The Disappointments Room" remplit en fait toutes les cases du petit navet horrifique déjà un brin daté avant même sa sortie. On va espérer que D.J. Caruso arrête rapidement d'aller gambader dans des domaines qu'il ne maîtrise pas et, en attendant, on va enfermer à double tour son film dans la "Chambre des Oubliés" pour l'éternité.