Mais pourquoi les réalisateurs n'interdisent-ils pas que l'on raconte l'intégralité de leur film dans leurs bandes-annonces ?! Un conseil : ne regardez pas celle de "La Chance de ma vie". Allez plutôt le voir.
On serait bien allé voir "La Chance de ma vie", cette semaine. Avec Virginie Efira et François-Xavier Demaison à l'affiche, le film pouvait être, potentiellement, autant une bonne surprise qu'un bon nanard. Le rêve de la critique.
Seulement voilà, histoire d'avoir un avant goût de la séance, on s'est fait avoir : on a regardé la bande-annonce. Oui, celle qui dure 2 minutes 13. Où l'on voit François-Xavier Demaison batailler avec sa scoumoune avec les femmes, puis rencontrer Virginie Efira, et en tomber amoureux. «Connaîtra-t-elle le même sort que les autres ? », nous demande-t-on. Eh bein oui. La bande-annonce, elle donne elle-même la réponse. Pas question de nous laisser aller voir le film pour le découvrir...
Alors, donc, effectivement Demaison transmet sa scoumoune à Efira. Qui le quitte («J'en peux plus, c'est terminé, c'est fini !», qu'elle dit dans la bande-annonce). Avant qu'elle ne se rende compte qu'elle aussi, elle est amoureuse. Et miracle : disparue la scoumoune ! «J'ai plus la poisse», qu'elle dit Efira. A ce moment-là, Demaison, on le voit courir. Parce qu'il est triste et qu'il veut récupérer son amour. «Enfin je veux dire, qu'est-ce que tu fais là ?», qu'elle demande, Efira, dans la bande-annonce. «C'est fini, je porte plus malheur !», qu'il répond. Et là, paf, ils s'embrassent. Bon, c'est pas vraiment la fin du film, mais on ne peut s'empêcher d'imaginer qu'on ne doit pas en être bien loin. Et puis du coup, vrai ou pas, bein on n'a plus envie d'aller le voir, "La Chance de ma vie". Parce qu'on se dit, que finalement, on vient d'en voir au moins les trois-quarts : les scènes les plus importantes, les gags les plus drôles, les répliques les plus cinglantes. Et l'intégralité du scénario. Dommage, ça avait quand même l'air vachement bien...
Il est comme ça, le cinéma français. Soit la bande annonce est à mourir d'ennui, avec un solo de piano et un monologue monotone à se tirer une balle, soit elle est tellement abstraite qu'au final on n'y comprend rien et on se demande si ça valait bien la peine d'en faire une, de bande annonce. Ou bien, comme ici, on nous raconte tout, du début à la fin ou presque. Pourtant les exemples de bonnes bandes annonces ne manquent pas. Celle du nouveau Clint Eastwood, par exemple, devrait en inspirer certains.
La note étant obligatoire, j'ai mis 5 étoiles tout à fait arbitrairement, n'ayant pas vu le film...