Débacle à l'anglaise.

A peu de choses près, on peut dire que la bataille de Balaklava (durant la guerre de Crimée) fut l'équivalent anglais de Waterloo, à savoir une énorme débâcle militaire où de pauvres soldats ont été envoyés au casse-pipes pour rien, devrait-on dire.

Bizarrement, le premier film d'importance reprenant cette tragédie fut le film éponyme de Michael Curtiz, avec Errol Flynn et Olivia De Havilland dans une version nettement plus héroïque et romancée, dans la grande tradition Hollywoodienne.

Trente plus tard, et le succès de Zulu, autre film de guerre anglais, Tony Richardson a crée une version plus officielle, plus proche de la réalité, mais ce film est d'un classicisme qui le confronte à un ennui terrible.
Pourtant, il y a des choses à sauver ; les transitions faites en animation qui sont de toute beauté, les acteurs qui se démerdent très bien (mention à David Hemmings dans le rôle du capitaine Nolan), mais le film est alourdi par sa première, qui résume les préparatifs pour cette guerre, et les terribles erreurs qui vont s'en découler. Il y a une critique de l'armée qui peut être considérée comme violente en 1968.
On voit quand même que c'est un film qui a bénéficié de moyens très importants, à en juger sa reconstitution réussie.
Le clou du spectacle est dans la dernière partie du film, qui est la fameuse bataille, avec force canons, explosions, et charges qui vont droit à l'échec.

Je dois dire que je ne connais pas la filmographie de Tony Richardson, mais celle-ci a l'air très réputée (son deuxième film, Tom Jones, a eu l'Oscar en son temps). Donc, je pense qu'ici, il a été pieds et poings liés pour réaliser cette version dite officielle, mais qui sonne comme très ennuyeuse.