Au lendemain de la défaite historique de Custer, les indiens sont sur le sentier de la guerre et se réunissent, toutes tribus confondues, fait sans précédent.
Au Fort Apache, Le Capitaine du 7ème de Cavalerie Nathan Brittles est à 5 jours de la retraite et part pour sa dernière patrouille avec un chariot et 2 femmes sur les bras, ce qui ne va pas lui simplifier la tâche. Le convoi va rencontrer plusieurs épreuves qui feront grandir certains, mourrir d'autres et prouver la valeur de la Cavalerie.
Loin d'être un western classique et manichéen, "She wore a yellow ribbon" est plus la chronique d'un régiment et de ses hommes qu'un western conventionnel. Les petits héros qui font les grandes histoires sont à l'honneur.
Il y a des blancs pourris et des blancs dignes de confiance, pareil pour les indiens, des sudistes et des nordistes capables de se respecter les uns les autres. Certes, cela peut sembler idéalisé à outrance mais certainement proche de la réalité. Rien n'est jamais totalement blanc ou noir et l'armée n'était pas composée que de soudards qui cassaient de l'indien à tout va, ou de sudistes humiliés par les nordistes après la réunifications de l'armée etc ....
Ce film est une petite merveille qui a tout: une histoire d'amour sympa, des cavalcades, des combats, de l'humour et de l'émotion.
John Ford connait son affaire et aime ses personnages, aime ses paysages infinis et sait tirer partie de chaque rayon de soleil dans Monument Valley.
On assiste à un film collectif, le jeune couple n'est pas le centre de l'histoire et Nathan Brittles, s'il est très clairement le héros (et puis c'est John Wayne), n'est pas le seul. Chaque soldat a sa personnalité et son importance.
Ford équilibre avec tact et intelligence les moments d'émotion et les moments de pure comédie et si la situation est tendue, le film penche définitivement du côté du sourire. Ford reflète en cela l'esprit de ces hommes perdus au fin fond de nulle part mais qui se faisaient une vie aussi et quand même.
John Wayne trouve là l'un l'un de ses meilleurs rôles, très finement joué, tout comme Victor McLaglen en sergent irlandais buveur et grande gueule. Ces deux là sont vraiment un tandem impeccable. Il faut les voir se chamailler comme un vieux couple au petit matin.
Scène d'anthologie: le sergent Quincannon (Victor) va boire en civil pour la retraite du capitaine et 7 officiers et soldats tentent de le mettre aux arrêts pour tenue irrégulière (un coup monté par Brittles pour le mettre à l'abri jusqu'à sa retraite 2 semaines plus tard). Entre 2 verres de whisky, Quincannon leur met une dérouillée sévère qui ne cessera qu'à l'intervention de la femme du Major qui conduira elle même le bon sergent au violon en le tenant par l'oreille: hilarant et émouvant. Un condensé du film.
Ce film est sans conteste l'un des meilleurs du répertoire de Ford, de Wayne et du genre et qui rend heureux en plus.