Printemps 1862, le 304e régiment piaffe d’impatience, il rêve de se battre enfin contre les sudistes mais les ordres de viennent pas. Il s’occupe en faisant des exercices ; les bagarres entre soldats se déclenchent pour se donner le sentiment de l’action. Enfin la nouvelle arrive, ils vont se battre ! C’est une explosion de joie dans le régiment ! Beaucoup fanfaronnent ! Mais pas tous... Au milieu de cette effervescence, un jeune soldat, Henry est tenaillé par la peur, il n’ose pas l’exprimer devant ses camarades qui ne rêvent que d’aller au devant de la mort et il a honte de lui-même. La bataille arrive, mais les soldats qui se voyaient hier des héros détalent comme des lapins que le capitaine doit rattraper par la peau du cou pour les renvoyer au combat !


The Red Badge of Courage aborde la guerre de Sécession sous l’angle de la peur avec laquelle les soldats doivent composer. Car si Henry exprime sa peur par son malaise, ses questionnements, la peur habite au final tous les soldats. Ce film ne laisse pas de place aux héros sans faille, elle nous montre des êtres humains fragiles. Les plans rapprochés sur les visages nous rendent proches de ces hommes qui font face à la mort. Et si le film parle de la peur, elle n’est pas à confondre avec la lâcheté. Le film parle surtout du courage qui n’est pas l’absence de peur, mais bien la capacité de la dépasser.


Les nombreux plans en contre plongée rendent encore plus palpable la fragilité de ces hommes : ils semblent dominer la situation, mais en fait ils ne dominent rien du tout. Ils font face comme ils peuvent ou bien même ils ne font pas face du tout.


The Red Badge of Courage montre aussi la confusion dans laquelle sont plongés les soldats et l’insécurité que cela entraîne. De nombreuses questions les tenaillent : quoi ? Pourquoi ? Qui ? Où ? Quand ? Ils sont à l’affût des moindres rumeurs pour tenter de comprendre ce qui se passe, pour tenter de savoir ce qui les attend. Ceux qui sont censés avoir une vue claire de la situation ce sont les généraux. Sur le terrain les soldats, eux, obéissent aux ordres sans avoir les clés de compréhension et doivent composer avec le flou des situations, avec des ordres qui leur apparaissent souvent absurdes ou qui tardent à venir.


The Red Badge of Courage est un western qui s’intéresse avant tout à l’humain. La violence est suggérée plus que montrée. Mais les batailles font leur effet. C’est un festival d’explosions et un nuage de fumée qui envahit l’espace visuel pendant que les soldats courent de droite et de gauche.


Lorsque les survivants repartent, c’est un cortège d’éclopés qui s’éloigne et qui tente d’oublier le plus vite possible l’horreur du champ de bataille en se raccrochant à la vie : aux semailles à venir, au chant des oiseaux.


Audie Murphy campe le jeune Henry et sa peur de façon convaincante. Si j’avais des critiques à faire à ce western ce serait :
- une musique dramatique un peu trop envahissante,
- le flou du propos qui oscille entre dénonciation de l’absurdité de la guerre et valorisation de la guerre et de ses héros.

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le 25 juin 2022

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abscondita

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