La chatte l'a dans le cul
Un film d'espionnage bien sympathique. Le scénario est globalement bien écrit, les conflits et enjeux prennent le spectateur aux tripes. On pourra reprocher quelques chutes de rythme avec...
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le 7 juil. 2013
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Il est assez tentant de comparer ce film signé Henri Decoin avec le plus réputé L'Armée des ombres que Jean-Pierre Melville réalisera dix ans plus tard, le rapprochement découlant de la proximité des thématiques de la France occupée, de la résistance, de la trahison et de la persécution. Si La Chatte est beaucoup moins connu et moins ambitieux, il n'en demeure pas moins intéressant dans le tableau très noir qu'il dresse de l'Occupation, des sacrifices consentis et de la tension permanente qui règne dans les rangs des résistants. Une tension qui se déplace par moments, de manière très surprenante dans ce contexte, sur le terrain de la sexualité.
Ces deux branches comportent pas mal de manifestations d'une certaine originalité. La noirceur de l'époque, si elle est en un certain sens évidente et acquise, est dépeinte dans toute sa sécheresse, sans emphase : on est vraiment dans le concret, le brut, la dureté des opérations clandestine nocturnes qui se découpent dans le clair de lune. En 1958, l'heure n'était vraisemblablement pas à l'esbroufe, à la virtuosité ou à l'hyperbole. Les morts sont brutales et rendues comme telles, sans excès ni dans un sens ni dans l'autre. Le film est à ce titre inspiré de l'histoire réelle de Mathilde Carré, qui opèrera activement au sein d'un réseau de résistance suite à la mort de son mari — elle a travaillé pour plusieurs services de renseignements, jouant un triple jeu, et a été condamnée après la libération de la France.
Françoise Arnoul incarnerait presque une femme fatale dans un film noir, dont on retrouve étonnamment ici quelques codes. À commencer par la tension sexuelle qui règne dans quelques-unes de ses rencontres avec des officiers allemands ou des espions suisses : les nombreuses allusions en ce sens détonnent fortement avec la norme de l'époque. Dans les rangs de la résistance, on trouve Bernard Blier et Roger Hanin, et c'est le développement de la dynamique du groupe qui prime plutôt que les interactions avec le Suisse qui se tissent sur une romance et une trahison pas toujours très inspirées. Le final montrant les Allemands impuissants face à son intégrité et auteurs d'un coup bas particulièrement tragique achève d'envelopper le récit de son ambiance noire.
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Créée
le 17 nov. 2020
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