Chef-d'oeuvre franchouillard
Oui, Veber ne peut pas s'empêcher de nous coller une intrigue mafieuse nanardesque (et il fait que des buddy movies, il sait rien faire cet homme-là, alors). À chaque apparition du truand...
le 18 nov. 2010
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Ah la la ! La Chèvre... C'est toute ma jeunesse !
Cette VHS enregistrée par mes soins, je l'ai regardée môme tous les mercredis matins pendant au moins une bonne dizaine de semaines consécutives. Et depuis, chaque fois que je retombe dessus à la télé, je suis sous le charme. A croire que j'avais déjà un sens de l'humour pas trop dégueu à l'époque, même si je ne riais probablement pas tout à fait aux mêmes choses qu'aujourd'hui...
Faut dire que j'ai toujours eu beaucoup de tendresse pour Pierre Richard, et je crois même que la personnalité de ses personnages maladroits et sensibles a inconsciemment déteint sur le petit bonhomme que j'étais et qui portait le même prénom... Alors ici en duo avec Gérard Depardieu, sorte de garde-fou viril mais correct, et sous la houlette d'un Francis Veber au sommet de son art des situations burlesques et des dialogues ciselés, avec une touche de romantisme pour emballer le tout, la sauce épicée ne pouvait que prendre pour donner selon moi l'une des meilleures comédies de l'histoire du cinéma français.
Sauce épicée, voire pimentée, parce que notre duo se rendra au Mexique pour retrouver la fille poissarde - mais surtout tête en l'air pour rester poli - d'un grand PDG, portée disparue depuis plus d'un mois. Et c'est un comptable de l'entreprise du père, du nom de François Perrin (Pierre Richard), qui sera choisi par le psychologue de la boîte pour sa malchance évidente qui pourrait les mettre tous deux sur les traces de la demoiselle... Bien sûr, Perrin ne saura rien de cette théorie du hasard - que le psy défendra à travers la jeunesse d'Eugène Delacroix - tandis que ce dernier lui fera croire qu'il l'avait déjà remarqué pour sa "sagacité" et son "esprit déductif", lui faisant croire également qu'il aura les rennes de l'enquête, assisté par l'incrédule Campana (Gérard Depardieu).
Evidemment, cette position dominante qu'il croit réelle sur son assistant sera le terreau de situations hilarantes, car Perrin est du genre à vite prendre la confiance, comme on dit... Et il voudra défendre son statut de chef bec et ongles. Un autre détail marrant qui lui vaudra bien des problèmes : Perrin est un petit coquin. Il se déconcentre facilement à la vue d'une jolie jeune fille, se prenant même pour un bourreau des coeurs. Parce que Perrin est avant tout un doux rêveur...
Les regards tantôt sidérés, tantôt désespérés de Campana sur son comparse à base de "C'est jamais son jour" et autres "J'avais une vie un peu plate avant de vous rencontrer, Perrin" feront partie du charme de cette comédie, tandis que Perrin alignera les bourdes en voulant jouer au plus malin, se dégonflera sous couvert de self-control, s'enfoncera avec philosophie sur le seul "terrain meuble" de la région, et sera malmené par la faune locale au cours de situations à mourir de rire. Et le plus drôle, c'est qu'il continuera de refuser de voir sa guigne en face !
Alors même si on pourra déplorer une réalisation pas toujours au top, et notamment un doublage de moustachus sud-américains plus que foireux, La Chèvre collectionne les bons gags avec beaucoup de rythme, et le final, d'une poésie et d'un romantisme bouleversants, emporte tout sur son passage - et même les pontons - aux notes d'une excellente bande originale à base d'ocarinas, du non moins excellent Vladimir Cosma, complètement dans le ton de l'aventure.
Le premier duo de ces deux grands acteurs d'une complémentarité alchimique, pour une comédie tendre, hilarante, et qui n'a pas vieilli d'un poil de biquette ! :)
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Créée
le 2 janv. 2016
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