Belle petite surprise que ce The Thing Behind the Door, premier long-métrage de fiction du français Fabrice Blin, après plusieurs courts-métrages et un documentaire. L'ambiance est envoûtante, soutenue par un fort joli score, la photographie distille presque quelque chose de l'ordre du merveilleux (illustré par un générique dessiné du plus bel effet renforçant définitivement la parenté avec le conte), et le récit se révèle très vite captivant malgré un rythme pas toujours très bien géré.
Entre fantastique symbolique creusant les racines traumatiques les plus intimes causées par la Grande Guerre et quasi-body snatcher, saupoudré de Lovecraft, dont les visions d'horreur, de chair et de flore, ramènent nécessairement à Don Siegel et Philip Kaufman, l'ensemble témoigne d'une vraie ambition, est truffé de défauts mais ceux-ci n'entament en rien l'humilité et la sincérité du projet ! Et puis il y a surtout cette histoire d'amour tragique traitée avec justesse et interprétée avec beaucoup de conviction par Séverine Ferrer et David Kurgan Doukhan , s'achevant sur un plan aussi délicieusement poétique qu'indéniablement signifiant.