La chose surgit des ténèbres par Procope
Nathan Juran, ex-directeur artistique chez Universal et collaborateur du grand Richard Day sur des dizaines de métrages dont "Qu'elle était verte ma vallée" de John Ford, pour lequel il remportera un oscar, passe en 1952 derrière la caméra en signant un classique du cinéma gothique, "Black Castle" (avec Karloff). Après avoir signé, sur une période de cinq ans, plusieurs western sympathiques et l'attachant "Légende de l'épée magique", adaptation d'un épisode des Mille et Une Nuits, Juran se lance dans un genre très en vogue dans les années 1950 : le film d'insecte géant ! Sans parvenir à égaler les deux chefs d'oeuvre du temps, "Des monstres attaquent la ville" et "Tarantula", notamment en raison d'un budget beaucoup plus modeste, The Deadly Mantis aka La chose surgie des ténèbres n'en demeure pas moins un spectacle fantastique de qualité. Un avant-poste du progrès américain en Antarctique ne répond plus aux appels du commandement depuis plusieurs jours ; une équipe de récupération est alors envoyée sur place, mais ne peut que constater les dégâts et la mystérieuse disparition des scientifiques. Sur place, encore plus troublant; on retrouve une sorte d'immense patte qu'un célèbre paléontologue reconnaît comme étant une partie du corps d'une mante géante ! Cette dernière va bientôt s'attaquer à un gibier beaucoup plus nombreux et foutre le bordel en Amérique... Le scénario n'a rien de particulièrement original, même à l'époque, mais sa narration très sérieuse (la voix off qui explique en détail le système de radar U.S., etc.) apporte un cachet naïvement scientifique à cette série B et l'exposition relativement lente de la menace ménage efficacement le suspens. La créature créée par Fred Knoth est, en outre, remarquablement bien foutue.