Une suite qu'on n'attendait pas... à juste titre !

L’année 2013 fut gagnante pour La chute de la Maison Blanche. Et pour cause, cette série B, que personne n’attendait car débarquant de nulle part et devant faire face au poids lourds qu’était White House Down (même sujet, plus de moyens, Roland Emmerich à la réalisation…), a su se démarquer de ce dernier grâce à un côté fun et une énergie pleinement assumés. Le tout avec un « petit » budget de 70 millions de dollars qui a su garantir sa rentabilité. Mais de là à avoir une suite ? Il en faut vraiment peu aux producteurs pour continuer leur quête aux multiples recettes ! Sorti dans les salles obscures dans l’anonymat le plus certain (encore pire que son prédécesseur) et avec un budget amoindri (60 millions de dollars), La chute de Londres réitère le même exploit commercial. Pour ce qui est du résultat final cependant, c’est une toute autre histoire…


Au niveau de l’écriture, il ne fallait franchement pas s’attendre à des merveilles comme l’opus précédent. En même temps, avec une intrigue se basant sur le Président des États-Unis devant traverser la capitale anglaise en plein chaos grâce au savoir-faire de son fidèle protecteur, autant dire qu’une feuille de cigarette se révèle être plus épaisse que ce script ! Mais encore une fois, vu que l’on préfère s’attarder sur l’action dans ce genre de divertissement, on peut sans mal faire l’impasse sur ces carences d’écriture. Néanmoins, La chute de Londres pèche par son étonnant sérieux. Contrairement au film d’Antoine Fuqua, celui de Babak Najafi assume moins son statut de série B en livrant moins d’humour et plus d’émotion. L’ensemble se montre pour le coup trop guignolesque, voire même lamentable avec ses situations sans imagination, ses répliques inefficaces (les punchlines du héros tombent tout le temps à l’eau) et ses personnages encore plus clichés que dans un film avec Steven Seagal. Le tout n’avait pas la prétention d’être intéressant, mais il y a tout de même un minimum à fournir !


La faute en revient également aux comédiens, qui déçoivent grandement sans aucune exception. D’autant plus qu’il s’agit des mêmes acteurs que l’épisode précédent. Ils sont donc familiers avec « l’univers » (bien que cela soit un grand mot) de celui-ci et n’avaient aucune raison de ne pas s’amuser à nouveau. Pourtant, c’est ce qui se passe dans La chute de Londres : tous donnent l’impression d’être là pour toucher son cachet, ni plus ni moins ! Gerard Butler s’est empâté comme pas possible et n’est plus crédible en homme d’action (il est loin le temps des abdos façon 300). Aaron Eckhart fait peine à voir. Les seconds rôles tels que Jackie Earl Haley, Colin Salmon, Melissa Leo et Radha Mitchell s’ennuient ferme, passent inaperçus. Et, cerise sur le gâteau, l’immense Morgan Freeman n’impressionne guère, même avec son naturel inné. Avec ces mauvais critères en poches, La chute de Londres ne peut fonctionner comme son prédécesseur.


Mais le film pouvait encore se rattraper avec son action. Malheureusement, le long-métrage n’arrive pas à convaincre à ce niveau non plus. La faute principalement au changement de réalisateur, qui se ressent et se voit grandement. Adieu le panache et la minutie d’Antoine Fuqua, place à la lourdeur, à la fainéantise et au bas de gamme ! Certes, il y a de la fusillade à tout-va et quelques bastons par moments pour notre plus grand plaisir, mais rien de bien transcendant en fin de compte. Surtout que les défauts cités plus haut prennent constamment le pas, nous empêchant d’apprécier les scènes d’action pour ce qu’elles sont. Il ne reste que la séquence principale, à savoir l’attaque terroriste (des explosions partout dans Londres) rondement menée quoique tout de même gâchée par des effets spéciaux numériques d’une laideur sans nom. On se croirait dans un Sharknado, c’est pour dire !


Alors non, une suite n’était vraiment pas nécessaire, étant donné que celle-ci n’a pas grand-chose pour elle. Juste deux-trois moments de bravoure qui sauront amuser. Mais rien qui puisse rappeler la petite surprise du premier film et encore moins arriver à la cheville des ténors du genre. Oubliable au possible, même s’il faudra s’attendre à une nouvelle suite, vu que La chute de Londres a, commercialement parlant, mieux réussi que la Maison Blanche. Réponse dans les années à venir !

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