Bang !
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Confronter ainsi deux terreurs, ce n'est pas idiot. Mais je ressors du film avec une impression de trop peu, comme si l'auteur avait sous-exploité son sujet. En fait, ce qui m'a un peu ennuyé, c'est que chacune des deux histoires est assez peu construite. D'un côté on a cet acteur qui veut passer le relais : il ne lui arrive rien, il ne fait qu'énoncer sa vérité. De l'autre, un jeune homme qui décide de faire un carton : c'est la partie la plus spectaculaire, mais son évolution vers la folie pure manque d'étapes et manque d'obstacles. Dans les deux cas, Bogdanovitch fait durer les choses sans vraiment nourrir le récit. Cela n'empêche pas d'avoir un beau discours au final, mais dramaturgiquement, c'est un peu pauvre. Mais suffisant pour ne pas s'ennuyer. Les personnages font alors tout l'intérêt.
La mise en scène aussi. Bogdanovitch a de bonnes idées : la vue subjective dans le viseur, c'est génial car ça permet au spectateur de s'immerger dans l'action, d'assister impuissant à un acte barbare. La caméra circule assez bien aussi et d'ailleurs on ne ressent jamais le manque de budget. À ce sujet, Fueller avait conseillé au jeune réalisateur d'économiser un maximum de sous afin d'avoir plus de liberté pour mettre en scène le climax et ainsi le rendre plus spectaculaire : l'idée semble avoir été retenue. Notons également une photographie léchée, jouant assez bien de l'obscurité sur quelques plans. Il faut savoir aussi quu'ne des contraintes de Bogda était de devoir utiliser des extraits d'un film de Corman : jamais on ne ressent cela comme étant forcé, au contraire, le jeune auteur les exploite bien, cela permet de rythmer le film, de créer des transitions. Enfin, les acteurs sont bons, que ce soit Karloff, Bogda lui-même, les gonzesses, le tueur... tout le monde semble impliqué dans ce film.
Bref, "Targets" est intéressant pour son discours mais aurait pu être poussé plus loin dans sa narration.
PS : https://image.noelshack.com/fichiers/2019/09/6/1551548498-targets.jpg
Créée
le 17 janv. 2016
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