Le pitch est sommaire mais alors, en contrepartie, ça dégomme non stop pendant 1h30, ce qui n'est clairement pas pour me déplaire. Oliver Reed est complètement habité en grosse brute impitoyable qui s'évade de taule pour assouvir sa soif de vengeance. On se croirait dans un polar radical des seventies italiennes tant ça dézingue tout ce qui bouge sans sommation.
Mine de rien, à part certains passages en bagnole qui accusent un poil le poids des années, en matière de mise en scène c'est rudement propre. Il y a de l'idée dans le placement des caméras et leur mouvement, c'est appréciable tant tout le reste du film est assumé à 300% série B. Le script s'autorise pas mal de largesses pour faire démarrer l'action, qui est si généreuse qu'on ne se formalise pas trop lorsque le bon sens se fait la malle mais il est bon de prévenir que la cohérence n'est pas toujours de la fête.
Cerise sur le gâteau, Oliver Reed est accompagné d'une ordure grand luxe dans son road trip meurtrier, à savoir un Ian McShane qui n'est pas encore patron de son saloon, tout jeune et à peine reconnaissable, mais déjà parfait en petite frappe pétrie de vice.
Pour faire court, La cible hurlante n'est sans doute pas une pépite oubliée, il lui manque le petit truc en plus pour faire référence, mais damn, en l'état c'est un une bonne séance violemment dépressive dont les 70's ont le secret. Personnellement, tenté un peu au hasard, je ne lui en demandais pas tant :]