En plus d’être l’une des plus belles femmes qu’il m’ait été donné de voir, Sophia Loren prouve qu’elle est une actrice d’exception. Elle a ce sens du mélodrame très italien qui rend son personnage passionnée et passionnante. Elle incarne une commerçante veuve fuyant Rome bombardée par les Alliés durant la 2de Guerre Mondiale en direction des montagnes dont elle est originaire en compagnie de sa fille. Tout au long du récit, elle s’affirmera comme une femme forte, marquée par la peine mais dont rien ne peut éteindre la flamme qui l’anime.
Comme beaucoup de films européens de son époque, La Ciociara donne la part belle à ses personnages et aux émotions qui les traversent durant le film, insistant sur le contexte de l’époque. Vittorio de Sica, réalisateur du très bon Ladri di Biciclette qui traite de la relation père-fils, complète son œuvre avec cette fois-ci une radiographie de la relation mère-fille. Une fois encore, il met parfaitement en scène le lien unique entre un parent et son enfant.
Incontestablement parmi les meilleurs films italiens, La Ciociara est une œuvre captivante, émouvante, un voyage accompagné d’une magnifique musique. Les performances des acteurs sont incroyables, celle de Sophia Loren bien sûr, mais également de l’actrice jouant sa fille et celle de notre Jean-Paul Belmondo national totalement à contre-emploi. Je retiendrai évidemment le plan final, empli d’émotion lui aussi. Enfin, à tous ceux qui sont peu attirés par les films européens néo-réalistes, je ne peux que vous conseiller de faire une exception pour celui-ci.