Vittorio de Sica adapte ici un roman d'Alberto Moravia, La Ciociaria (titre du film en VO par ailleurs) qui prend pour toile de fond les « maroquinades » de 1944 en Italie, exactions commises par l'armée française et nottamment ses troupes d'Afrique sur la population locale autour du Monte Cassino.
Ces événements, quasiment inconnus en France, ne sont abordés qu'en toute fin de film par De Sica, qui préfère suivre la fuite puis le retour sur Rome d'une veuve Italienne et de sa fille. Le cœur du film se constitue de leur attente de la Libération , cachées dans le petit village dont est originaire la mère, brillante Sophia Loren.
Le cinéaste italien choisit donc ici de traiter la guerre mais en restant en périphérie, de par le point de vue d'un groupe de réfugiés ni partisans, ni résistants. Seul le professeur de village, un excellent et jeune Jean-Paul Belmondo, cherche vainement à sortir ses concitoyens de leur torpeur.
L'œuvre se distingue surtout par son dénouement, dénué de morale, où la Mort frappe d'abord les meilleurs et où l'horreur de la guerre finit toujours par rattraper les population, sous une forme ou une autre.
Un film dérangeant, marqué par le poids de l'Histoire, qui souffre d'un léger manque de rythme ou d'une théâtralité un poil exagérée, mais porté par la performance de Sophia Loren, qui lui valut Prix d'interprétation à Cannes et Oscar, et par une sublime photographie en N&B de Gábor Pogány, qui vous l'aurez compris, n'est pas vraiment un artiste du cru.
Sinon je tiens à vous faire partager ma découverte géographique du jour : à l'Euro de foot 2004, la chanson officielle de l'Angleterre c'était ça :http://www.youtube.com/watch?v=QgGAC812mtY
Pendant que nous on se tapait Jean Roch, c'était ça (vous êtes franchement pas obligés de cliquer) :
http://www.youtube.com/watch?v=WKV30vtEvT8
La Manche est définitivement plus profonde qu'on ne le pense.