Under the Bridge
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le 21 sept. 2014
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La cité de dieu à laquelle le titre du film se réfère, c’est un quartier de Rio, où même les enfants sont armés, et volent de l’argent dans l’espoir de se sortir un jour de la misère de leur bidon-ville.
Un nom ironique, pour un lieu aussi violent ; la religion est présente, mais a perdu de son sens. Les criminels invoquent dieu, les chrétiens se rendent dans les bordels, …
C’est très étrange, mais il y a des passages où le film amuse, souvent en raison des chamailleries des protagonistes, leurs gamineries… même si ce sont des enfants qui se droguent et braquent n’importe qui.
Ils jouent à faire comme les grands, ce qui pour eux signifie fumer, tenir un flingue, parler de buter telle ou telle personne… il y a une sorte d’insouciance propre à l’enfance, et en même temps le danger est bien réel.
Certaines scènes sont même ouvertement comiques, tandis que d’autres sont vraiment dures, et arrivent sans prévenir.
Le narrateur, qui est en fait l’auteur du roman dont le film est l’adaptation, devrait être le personnage principal, mais il est en fait là comme simple observateur, il est le seul à ne jamais être réellement impliqué dans les gangs, même s’il s’y frotte souvent.
Mais c’est en restant en retrait qu’il s’en sort au final.
Le seul personnage qui était un héros potentiel fini par être corrompu.
La police reste très effacée ; la cité n’est pas sous leur contrôle mais celui des gangsters. D’ailleurs, ironiquement, la période où la ville est la plus sûre est celle où un homme a rasé tous les autres clans, ce qui évite tout conflit armé dans les rues.
On se surprend du coup à être du côté de certains des voyous, et même à se ravir de la solidarité de certains civils ; je parle des gamins qui volent pour leur survie, et sans blesser personne. Des petites frappes sans grande ambition en somme, mais c’est en cela qu’ils sont les moins pires de tous les personnages qu’on voit.
(même si j'avoue avoir adoré assister à l'ascension d'un psychopathe, Zé Pequeno)
La cité de dieu s’étend sur un peu plus de 2h, et dans le film sur une dizaine d’années ; c’est comme une saga où l’on suit plusieurs destins, un Parrain dans un milieu défavorisé.
La chronologie est éclatée, il y a beaucoup de "ce n’est pas encore le moment de raconter l’histoire d’untel", mais ça fonctionne malgré tout. C’est surtout un moyen de porter l’attention sur un personnage dont l’importance ne nous apparaîtra que plus tard, une façon de réinsister sur le fait que les chemins se croisent et que les destins sont scellés dès le départ.
Pratiquement tous les personnages sont foutus dès leur enfance.
Il y a de belles idées de mise en scène dans La cité de dieu, même s’il y a quelques effets ratés et un étalonnage trop forcé.
Mais il y a une séquence, celle de l’histoire de l’appartement où se tient un trafic de drogue, où la réalisation, bien que simple, accompagne intelligemment le propos, et véhicule l’idée d’un cycle continu, impossible à arrêter. Les truands se succèdent, se trahissent, … quand l’un meurt, c’est l’occasion pour un autre de prendre sa place. C’est ce qu’on retrouve avec la fin du film, pessimiste, qui ne fait que présenter un nouveau commencement.
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Créée
le 25 avr. 2016
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