Quoi ?
Une très jolie découverte, au détour d'un zappage Arte (il faut bien qu'on s'occupe pendant les vacances) : une histoire rocambolesque, qu'on pourrait trouver décousue mais qui participe au charme du...
Par
le 20 août 2013
23 j'aime
11
On pourrait résumer (c’est quand même très tentant) ce film de Jean-Pierre Mocky à une enquête policière éminemment foutraque, située au fin fond du Cantal (à Salers en l'occurrence) et menée par Bourvil à la recherche d'un faussaire ivrogne chauve et frileux qui n'aime pas le cassoulet. La dimension loufoque du film apparaît ainsi clairement, et la galerie de personnages tous plus fous et bizarres les uns que les autres est sur la même longueur d'onde : Jean Poiret et Francis Blanche, à commencer par eux, composent respectivement des rôles de brigadier aux tics prononcés et de voyeur commentant tout ce qu'il voit à un mannequin en plastique particulièrement gratinés. Mais il n'y a pas vraiment de stars mise en avant, c'est vraiment de l'ordre du cirque généralisé, de l'arrière-plan totalement fou et détraqué garni par un groupe homogène dans sa folie.
Il est assez étonnant de voir Mocky à l'origine d'un film aussi propre, sur le plan formel, bien loin de tout ce qu'il fera plus tard à partir des années 70/80 — il faut en ce sens remercier le chef op Eugen Schüfftan. Mais la rigueur ne s'étend bien sûr pas au fond, complètement barjot (et potentiellement lassant pour cette raison si on ne se prend pas au jeu), avec cet inspecteur Triquet qui recherche Mickey le Benedictin, un suspect identifié sur la base d'informations ubuesques (ivrogne, chauve, frileux, cassoulet, etc.) dans un cadre auvergnat nocturne très étrange. Au milieu de tout ça, la présence d'une bête mystérieuse surnommée la bargeasque inquiète les habitants. Et on a droit à une scène d'exécution ratée, au cours de laquelle la guillotine tombera sur la mauvaise tête. L'humour et le macabre s'alignent de manière vraiment très bizarre dans cette farce grotesque et désopilante.
Dans la veine anar avec Bourvil, déjà, Un drôle de paroissien sorti deux ans avant en 1962 était beaucoup plus maîtrisé, mais ne jouait pas du tout dans cette catégorie de pot-pourri absurde et surréaliste. Ici, c'est un gros bordel qui domine du début à la fin, un chaos que Mocky se plaît à amplifier avec constance jusqu'à l'ultime gag absurde.
http://je-mattarde.com/index.php?post/La-Cite-de-l-indicible-peur-de-Jean-Pierre-Mocky-1964
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les films en Noir & Blanc par choix esthétique, Top films 1964, Réalisateurs de choix - Jean-Pierre Mocky, Mes comédies et Dernières bizarreries vues
Créée
le 4 déc. 2020
Critique lue 206 fois
6 j'aime
D'autres avis sur La Cité de l'indicible peur
Une très jolie découverte, au détour d'un zappage Arte (il faut bien qu'on s'occupe pendant les vacances) : une histoire rocambolesque, qu'on pourrait trouver décousue mais qui participe au charme du...
Par
le 20 août 2013
23 j'aime
11
Egalement connu sous le titre de "La grande frousse", cette comédie policière de Jean-Pierre Mocky - adaptée d'un roman de Jean Ray - comportait beaucoup d'atouts pour devenir un véritable standard...
Par
le 1 sept. 2022
20 j'aime
4
Certains cinéastes affirment que pour bien analyser un film, il faut analyser notre réaction au visionnage de ce film. Je me suis alors demander comment ce film dont je n'ai jamais entendu le moindre...
le 26 avr. 2023
11 j'aime
1
Du même critique
Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...
Par
le 20 juil. 2014
144 j'aime
54
"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...
Par
le 10 janv. 2015
139 j'aime
21
Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...
Par
le 8 mars 2014
125 j'aime
11