Encore l'adaptation d'un roman-jeunesse fantastique ? Produit par ceux qui ont fait Le Monde de Narnia et Le Secret de Terabithia ? Encore ? Oui et non, car cette adaptation du roman éponyme de Jeanne Duprau n'a pas grand chose à voir avec les habituels longs-métrages post-Harry Potter dénués d'originalité et de savoir-faire. Nous avons ici droit à une aventure science-fictionnelle plutôt intimiste où l'intrigue se situe dans une cité souterraine deux cent ans après une soit-disante fin du monde.
Nous faisons donc connaissance avec deux adolescents débrouillards et curieux vivant comme tant d'autres difficilement dans ce bas-monde dirigé par un maire flegmatique où la lumière, véritable source d'énergie, se meurt peu à peu. Ceci dit, n'espérez pas vivre une péripétie mouvementée avec démons et merveilles, lieux fantastiques et action démesurée, La Cité de l'Ombre se situant en tout et pour tout dans la fameuse ville, alternant entre ses rues, ses sous-terrains et les recoins qu'elle renferme.
Pourtant, avec un esthétique sobre et soigné, ne tombant jamais dans la gaudriole décérébrée et le mauvais goût, le premier long-métrage live de Gil Kenan (l'excellent Monster House) arrive à proposer une histoire haletante, intelligente et ordonnée, bien servie par de merveilleux décors, une interprétation sérieuse et une musique définitivement enivrante. Un long-métrage discret, pas vraiment époustouflant mais terriblement rafraichissant, comme on aimerait en voir plus souvent.