J'adore les torches humaines dans les films. Je veux dire les vraies, quand un cascadeur accepte qu'on lui mette le feu réellement et pas numériquement. C'est un geste fou qui a un rendu unique dans un film. Et ici, on peut dire qu'il y en a un bon petit paquet à la fin, les auteurs étant généreux !
Le scénario est assez fun. C'est très convenu, tout se déroule trop facilement, mais en même temps c'est tellement convenu, tellement facile que ça en devient drôle. Les dialogues ne font qu'appuyer ce qu'on comprend déjà et si c'est une nouvelle information, alors ce sera tout sauf subtil. Mais tout ça rend le film si drôle, si attachant. Les personnages sont bizarres aussi, personne ne se comporterait comme eux, personne ne serait capable non plus de poser la bonne question directement pour faire avancer l'intrigue. Y a quand même un truc étonnant, c'est que l'on change de héros au milieu du film. Non pas par l'intermédiaire du point de vue des méchants comme dans "Psychose", sorti la même année, mais quand même, il faut le faire, changer ainsi de héros en plein milieu d'un film. Et ça marche parce que c'est un projet vraiment fou narrativement. Bon je dis ça, mais ça aurait pu être plus fou : preuve en est, on doit subir quelques chutes de rythme malgré le fait que le film soit court.
Visuellement, c'est un peu cheap, mais ça ne se ressent pas trop. D'ailleurs, ce qui est surprenant c'est combien le film est joli à regarder : des ambiances de nuit, avec brouillard, avec jeu d'ombres. De beaux espaces aussi, de chouettes lieux bien exploités, bien rendus. Et les acteurs à fond dedans ! On retrouve même Christopher Lee qui n'a pas hésité à tromper la Hammer avec sa boîte rival. La musique fonctionne bien aussi, amène un petit truc angoissant comme savaient les faire les films d'épouvante de cette décennie là. Et enfin, on a ces torches humaines. Bon, elles sortent vite du cadre (sans doute pour les éteindre), mais quand même, voir ces gens prendre feu d'un coup tout en gueulant des 'Aaaaaaaah', c'est délicieux.
Bref, "Horror Hotel" est une série B des années 60 assez fun à regarder pour ses maladresses narratives et sa beauté plastique.