New York, elle a Fitzgerald
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Il y a dans ce "Naked City" autant d'arguments d'un côté que de l'autre des appréciations, et la balance aurait sans doute été plutôt bien équilibrée si le producteur n'était pas venu fourrer son nez (dans le dos de Dassin apparemment) dans cette histoire en charcutant le film au montage. Sa façon de s'imposer est insupportable, dès le début on est pris à la gorge avec son "moi, Mark Hellinger, producteur, je vous raconte cette histoire". Et sa voix (off) viendra polluer inutilement le récit du début à la fin.
On est décidément bien loin de la grande réussite à venir avec la présence toujours étrange de Richard Widmark (Les Forbans de la nuit) et du coup d'éclat de l'année passée avec l'imposant Burt Lancaster (Les Démons de la liberté). Le regard de "sociologue" que le ou les auteurs souhaitent porter sur la ville de New York n'est pas en soit une mauvaise idée, il y a d'ailleurs là quelque chose de radicalement novateur dans cette façon de filmer la ville sous toutes ses coutures, dans ses appartements, ses ruelles, ses bureaux de police et ses petits commerces avoisinants. L'idée du film noir mâtiné d'humour est aussi plutôt séduisante, tout autant que l'aspect ultra-descriptif des investigations en cours au sujet d'un meurtre assorti d'un vol de bijoux. Les tâches fastidieuses des enquêteurs, la progression très lente de l'enquête, les mensonges à répétition des différents témoins, tout est matière à s'attarder dans de nombreux recoins de la ville. Vu d'aujourd'hui, on n'est pas trop surpris, mais la diversité des plans en extérieur devait à l'époque être surprenante.
Beaucoup de bonnes idées, donc, en cette année 1949, du dynamisme dans la mise en scène aux décors naturels éloignés du carton-pâte de la reconstitution en studio. Mais plombé par cette façon insupportable de raconter ce qui se passe à l'écran, affaibli par de nombreux acteurs qui peinent à donner corps à leur personnage (la palme revient à Don Taylor, tellement fade dans la peau d'un jeune inspecteur inexpérimenté qui n'est là que pour contrebalancer l'assurance de l'autre tête du duo en charge de l'enquête), "La Cité sans voiles" ne convainc que dans l'espace étroit qu'il reste entre deux séquences ratées. Et le producteur-narrateur-être supérieur de délivrer le message final, à la gloire de la ville qui ne dort jamais, soulignant son opulente activité : "There are eight million stories in The Naked City. This has been one of them."
[Avis brut #67]
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Créée
le 14 mars 2016
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