La Colle n’a pour lui que son dispositif, soit le croisement de deux œuvres cultes de la comédie américaine des années 80 et 90 – The Breakfast Club et Un Jour sans fin – qui débouche sur un produit hybride, aussi incolore qu’inodore, aussi agaçant qu’inutile. Car ce qui faisait la réussite des œuvres ici recopiées, outre la qualité de leur mise en scène ici déplorable, c’était l’écriture des personnages qui prenait un malin plaisir à partir de clichés – le journaliste bougon, l’ado rebelle, la gothique, l’intello etc. – pour mieux orchestrer leur rencontre et les faire évoluer vers des directions inattendues. Or, l’écriture du long métrage d’Alexandre Castagnetti – dont la seule réalisation potable est ce jour est le second volet des aventures de Tamara – est catastrophique, accumulant les poncifs du genre sans grâce ni vision d’ensemble, si bien que ce qui aurait pu s’apparenter à une déclinaison sympathique des teen movies à l’américaine devient un laborieux laboratoire d’expériences qui n’aboutissent jamais, sinon à mimer le mouvement infiniment circulaire d’une lessiveuse.