Il y a dans l'univers du studio Ghibli trois caractéristiques qui se dégagent : les univers fantastiques, le quotidien contemplatif et les prairies toutes vertes ! Dans La Colline aux coquelicots, les vertes prairies sont remplies d'immeubles, mais comme ce sont des immeubles des années 60, ça passe.
Après s'être frotté au fantastique sans grand succès avec Les Contes de Terremer, Goro Myiazaki, avec l'aide de son père, se met donc à un autre genre phare du studio Ghibli : le "slice of life", un terme anglophone qui pourrait se traduire par "tranche de vie" et qui raconte la vie quotidienne d'un groupe de personnages. Car contrairement à ce cliché qui veux que les films Ghibli soient majoritairement des histoires fantastiques et épiques, beaucoup de leurs films s'attardent sur l'aventure du quotidien, qu'il soit mâtiné de fantastique (Kiki la petite sorcière , Mon voisin Totoro , Ponyo sur la Falaise) ou strictement ordinaire.
C'est d'ailleurs le 4eme film du studio dont le principe fonctionne sur l'histoire lycéenne tintée de nostalgies. Si si : Si tu temps l'Oreille , Je peux entendre l'océan , Souvenirs goutte à goutte utilise la même base narrative et je n'inclue pas Souvenir de Marnie dedans.
La Colline aux coquelicots aborde donc l'adaptation d'un "shojo" racontant l'histoire d'Umi, une jeune lycéenne s'occupant de ses frères et soeurs en l'absence de sa mère. Elle entretiens assez vite une relation conflictuelle puis sentimentale avec Shun. Cet été là, ce sont les J.O. de Tokyo de 1964 et le lycée se bat pour restaurer l'ancien foyer du lycée, une vieille baraque bordélique surnommée "le Quartier Latin" dans laquelle les élèves ont leurs différents clubs.
Et le film fonctionne, malgré un côté un poil "formuléique" : une romance adolescente, quelques enjeux dramatiques que le film traite avec pudeur, des personnages secondaires sympathique, un fond de nostalgie avec les années 60. Tant d'éléments qui font un peu "déjà vus" et qui me fait dire que Goro Miyazaki doit encore travailler pour trouver un style qui lui est propre.
Alors, certes j'ai comme tout un chacun été un peu étonné par le traitement de
l'inceste... Le couple apprenant au milieu du film qu'ils sont frère et soeur.
mais on a l'impression que les personnages eux-même décident de passer à autre chose afin de ne pas être prisonnier d'un "mauvais mélodrame" auquel ils comparent ce que pourrait devenir leur vie. Et finalement ce que je retiens surtout de ce film, c'est plutôt l'intrigue autour des lycéens se battant pour restaurer leur foyer, les petits drapeaux que l'héroïne met à sa fenêtre et les petites touches d'optimiste et de joie que le côté "Shojo drama" qui sert de fil rouge.
Du reste, à la fin du film j'ai eu du mal à écouter le générique final sans fredonner :
"On est pas frère et soeur, on va pouvoir enfin niquer ! " Et je me suis demandé encore une fois, après le parricide dans Les Contes de Terremer si Goro Miyazaki n'avait pas un problème avec la famille.
Preuve que j'ai plus pris plus le film à la blague qu'au sérieux.