La Colline aux coquelicots par Karim
"Miyazaki" : pour tout cinéphile qui se respecte, ce nom sonne comme une référence ... Si j'avais adoré les premiers films du génie japonais, les derniers m'avaient quelque peu laissé sur ma faim : à vouloir cultiver sa créativité et sa différence, Hayao commençait à se fourvoyer dans des films trop délirants et manquant singulièrement de simplicité.
En laissant la main, le maître donne sa chance à son élève de fils : si l'esthétisme soignée de "La colline aux coquelicots" et l'esprit des studios Ghibli ne déboussoleront pas les aficionados, Goro réussit à redonner à son patronyme ses lettres de noblesse avec une grande cohérence....
Non content de respecter l'oeuvre de son père, il est arrivé à la dépoussiérer en lui donnant une touche de modernisme élégant bienvenu avec une histoire plus conventionnelle, plus réaliste et empreinte de tendresse et d'une grande sensibilité. La superbe bande-son est un signe de ce rajeunissement en étant à la fois un peu rétro et désuète, mais complètement entraînante.
Mais ce qui marque le plus dans ce film d'animation, c'est le retour aux sources : aux antipodes de l'univers onirique de son père Hayao, Goro Miyazaki ancre son film dans la nostalgie et le réalisme historique, avec sincérité et humilité. La magie Miyazaki opère à nouveau et la poésie des premiers chefs-d'oeuvre éclabousse les spectateurs.
Touchant, contemplatif et plein de grâce, "La colline aux coquelicots" redore le blason des Miyazaki : si des doutes subsistaient concernant la continuité de l'oeuvre de son père, Goro l'héritier - même s'il ne possède pas le talent narratif de son père - les a balayés d'un revers de manche avec 1h30 de tendresse et de naïveté.
Le fils Miyazaki signe un second long métrage simple et doux, noltagique, on aime voir le Japon des années 60. Goro Miyazaki n'a rien à envier à son père et ceci est excellent pour l'avenir du studio Ghibli. Donc la Colline aux Coquelicots est à voir absolument!!!