Un joli film, à des années lumières du premier long métrage du fils de l'illustre Hayo Miyazaki. On pouvait craindre le pire du successeur des « Contes de Terremer », pas loin d'être un caprice désincarné de « fils de », illustré avec brio par un studio de talent mais paresseusement réalisé par un cinéaste indigne de ce nom. Ici, nous avons le droit à une œuvre accomplie, certes sans grand éclat, mais d'une facture fort appréciable. Remercions Miyazaki père, car c'est bien grâce à lui que « La Colline aux coquelicots » a un semblant d'âme. Il n'a décidément pas son pareil, scénaristiquement parlant, pour donner chair aux gestes du quotidien, et rendre digne d'intérêt une histoire d'amour plus que platonique, car n'aboutissant pas à l'écran (c'est ce qui fait tout son charme). Il se rapproche en cela d'Ozu, et de la finesse de sa façon de peindre les sentiments les plus subtils avec de légères touches de pinceau. « La Colline aux coquelicots » nous conte la naissance d'un amour entre deux lycéens, au début des années 60. Bien que basée sur l'imagination et volontairement non réaliste, la représentation de l'époque est très bien recréée, sans passéisme, et sert surtout d'écrin à cette histoire diaphane. Car au risque de me répéter, l'intrigue de ce long métrage manque un peu de saveur. Gorō Miyazaki ne m'a donc pas encore totalement convaincu, il lui reste un long chemin à parcourir avant d'arriver à la hauteur de son père. Pourtant, bien que le scénario soit tout à fait linéaire et la réalisation peu inventive, ou plutôt grâce à cette sobriété qui contraste avec l'outrance de son précédent essai, Miyazaki fils commence à trouver ses marques. L'alchimie a pris, et « La Colline aux coquelicots » mérite bien le nom de film. Rien de bien transcendant pour l'instant, mais une affaire à suivre.
Critique à retrouver sur mon blog ici.