Join Together
C'est dans les années 1970 que nous transporte Thomas Vinterberg avec La Communauté, nous faisant suivre la création d'une communauté qui risque, chaque jour, d'être mise en péril par le comportement...
le 25 janv. 2017
19 j'aime
Le mouvement hippie des années 60-70 est tellement loin de nous aujourd'hui, en tout cas en France, que le titre du dernier film de Thomas Vinterberg ne m'incitait guère à l'aller voir. Mais le vivace souvenir de Festen (qui fait partie de mon Top 10 des meilleurs films tous pays, genres et années confondus) m'y a néanmoins poussé. Et bien m'en a pris. Vinterberg sait raconter une histoire, la faire vivre, aller à l'essentiel sans s'encombrer de détails superflus, et pourtant analyser finement les choses.
C'est titré La Communauté, mais ce que le réalisateur nous raconte, c'est plus la tentative de résolution, via cette communauté, d'une crise au sein d'un couple de bobos quadragénaires (Anna : 43 et Erik : 2 ou 3 années de plus) ayant une fille (Freja) de 16-18 ans, donc ensemble depuis une petite vingtaine d'années et menacés par l'ennui, l'embourgeoisement et... le vieillissement.
En début de film, début des années 70 et très bon quartier de Copenhague, le trio (re)découvre, avec leur notaire, la superbe maison de 450 m2 dont ils viennent d'hériter (en fait, c'est Erik qui en a hérité, c'est la maison qu'il a quittée à 22 ans, celle de ses parents juste décédés). Plutôt que de la vendre, Anna et Freja le convainquent de battre le rappel des amis et d'y habiter en communauté (car Anna aime Erik mais commence à s'ennuyer, à trouver qu'il radote un peu). La Communauté se forme par cooptation : 8 adultes + un enfant de 7-8 ans. Deux autres jeunes adultes arriveront en cours de route. En fait, plus que sur l'histoire de cette communauté, Vinterberg se focalise sur le trio de départ, les autres faisant quasiment de la figuration, servant de choral et tentant, quand ils peuvent, d'arbitrer les coups entre l'homme et la femme qui ont été à l'origine de la Communauté, les ont admis chez eux et qui, pratiquement, supportent une grosse partie des frais que ça entraîne.
Anna est une sorte de Claire Chazal du journal télévisé danois, Erik est professeur d'architecture et en même temps travaille sur un projet immobilier ambitieux. Elle commence secrètement à se sentir menacée par l'âge. Lui aussi sans doute (il s'empâte), sauf qu'un prof a toujours du prestige auprès de ses élèves et que l'une de ceux-ci, Emma : très belle et 24 ans, tente de le séduire, y parvient sans peine et du coup, a vocation à entrer dans la Communauté (qui se veut hippie, donc libre, etc.). Erik annonce la chose à Anna qui, prise à son propre jeu (c'est elle qui a initié la Communauté) l'accepte dans un premier temps, puis réalisant que la comparaison lui est trop défavorable (43 contre 24, sûr qu'Erik a + envie de sauter Emma qu'Anna), regimbe et... c'est le drame. La Communauté va-t-elle jouer son rôle pour résoudre le problème ? Comment Fréja, la fille du couple, va-t-elle réagir ? D'ailleurs, elle-même est en âge de tomber amoureuse...
J'ai pris un peu de temps pour exposer le pitch, mais ça m'a semblé nécessaire.
Le film étudie très finement les mécanismes émotionnels et sociologiques du microcosme communautaire et des relations humaines qui se font et se défont à l'intérieur de la cellule familiale (père, mère, fille) et du cocon communautaire, les soubresauts qui agitent ces deux entités (l'une englobant l'autre et tentant de la contrôler), les inégalités de pouvoir entre les différents membres de la communauté (où devrait règner l'utopie d'une stricte égalité entre les personnes), enfin le jeu cruel des admissions et exclusions.
Le scénario est intéressant. C'est bien réalisé, bien photographié, très bien joué.
J'ai passé deux bonnes heures, au Danemark, dans cette communauté. J'y ai cru. J'ai assez aimé le film.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2017 et Les meilleurs films de Thomas Vinterberg
Créée
le 28 janv. 2017
Critique lue 347 fois
1 j'aime
D'autres avis sur La Communauté
C'est dans les années 1970 que nous transporte Thomas Vinterberg avec La Communauté, nous faisant suivre la création d'une communauté qui risque, chaque jour, d'être mise en péril par le comportement...
le 25 janv. 2017
19 j'aime
Pour commencer, il est nécessaire de rappeler le fait que le Danemark, pays dont il est ici question, est censé être l'endroit où les habitants sont les plus heureux du continent. Les sondages...
Par
le 21 avr. 2016
15 j'aime
3
LA COMMUNAUTÉ (14,1) (Thomas Vinterberg, DAN, 2016, 111min) : Cette chronique douce-amère soixante-huitarde suit le parcours familial d’un couple dont l’homme est architecte et la femme présentatrice...
Par
le 18 janv. 2017
14 j'aime
3
Du même critique
J'ignore à peu près tout des mangas. Je n'aime généralement pas les films d'animation, les dessins retirant, selon mon ressenti, de la vérité au déroulement filmé de l'histoire qu'on regarde. Et je...
Par
le 25 sept. 2021
37 j'aime
19
J'ai vu plusieurs films réalisés par Nicole Garcia. Le seul qui me reste vraiment en mémoire est Place Vendôme que j'avais aimé. Elle, je l'apprécie assez comme actrice, encore que je ne me souvienne...
Par
le 17 nov. 2021
33 j'aime
16
Les deux premiers tiers du film sont bons, voire très bons, en tout cas de mon point de vue. J'ai trouvé ça intéressant à regarder et à suivre. Et même passionnant. Est-ce outrancier ? Je ne connais...
Par
le 17 août 2021
33 j'aime
19