Join Together
C'est dans les années 1970 que nous transporte Thomas Vinterberg avec La Communauté, nous faisant suivre la création d'une communauté qui risque, chaque jour, d'être mise en péril par le comportement...
le 25 janv. 2017
19 j'aime
Pour commencer, il est nécessaire de rappeler le fait que le Danemark, pays dont il est ici question, est censé être l'endroit où les habitants sont les plus heureux du continent. Les sondages permettant d'arriver à de telles conclusions sont forcément biaisés et incomplets, mais je trouve cela nécessaire d'avoir ça en tête afin de mieux appréhender la portée du dernier Vinterberg.
Le cinéaste nordique, dont la film La Chasse est encore dans nos esprits (grande claque), nous livre ici une oeuvre bien bizarre. Dès les premiers instants, la mise en scène m'a gênée, tout comme le montage. Ces plans des visages zoomés régulièrement hachés pour trouver des angles plutôt laids m'a surpris, avec des idées regrettables comme le gros plan d'une aspirine dans un verre. Mais le sens de cette mise en scène prendra tout son sens plus tard.
Le principal, ce sont ces personnages tous plus insuportables les uns que les autres. De la femme (censée être) encore jolie à la carrière toujours florissante donc au bonheur trop beau pour être honnête au mari bloqué dans ses préjugés, en passant par des amis presque totalement dénués d'empathie, Vinterberg nous montre une communauté d'horribles personnes dont la rassemblement ne peut que mener à des conflits. C'est donc une image particulière du Danemark moderne (années 70) qui nous est montrée ici : pays progressiste où les citoyens croient vivre dans un paradis (donc très excluant), le pays scandinave fait peur. En effet, ces hommes et femmes, au début très heureux de vivre ensemble et se baignant tous ensemble comme s'ils vivaient en parfaite harmonie, devront faire face à la triste réalité de leur vie : ce bonheur n'est qu'une façade, l'actrice principale représentant très bien tout l'enjeu du film. Malgré toutes ces valeurs soi-disant progressistes (elle accepte très bien que son mari la quitte) et cette humeur joyeuse, elle s'aperçoit que la barrière entre bonheur et malheur est très fine, tout ce soi-disant paradis n'existant pas réellement.
Ces personnes ont donc en vérité ce qu'elles méritent : entre le meilleur ami qui souhaite tout contrôler et brûle les affaires qui traînent, la jeune qui couche à tout va et le revendique fièrement et le couple qui n'existe que grâce à leur enfant mais n'est pas du tout heureux, c'est un portrait très triste de la société danoise qui est ici développé, rendant le film aussi intéressant que détestable. En effet, tous ces gens sont si affreux qu'il est impossible de s'identifier à eux, mais le propos est d'une justesse certaine, la mise en scène déstabilisante prenant tout son sens en montrant de près les visages de ces personnes qui au fil du film deviennent des monstres (le jeune enfant également, avec son regard inquiétant et ses propos déplacés pour son âge).
Je suis donc assez dubitatif, hésitant entre une oeuvre très bien construite et des personnages à qui l'on ne souhaite rien de bon. Vinterberg est un réalisateur très intéressant, cela est sûr, mais son dernier film va tellement loin qu'il est dur d'en apprécier réellement le visionnage.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films découverts en 2016
Créée
le 21 avr. 2016
Critique lue 2K fois
15 j'aime
3 commentaires
D'autres avis sur La Communauté
C'est dans les années 1970 que nous transporte Thomas Vinterberg avec La Communauté, nous faisant suivre la création d'une communauté qui risque, chaque jour, d'être mise en péril par le comportement...
le 25 janv. 2017
19 j'aime
Pour commencer, il est nécessaire de rappeler le fait que le Danemark, pays dont il est ici question, est censé être l'endroit où les habitants sont les plus heureux du continent. Les sondages...
Par
le 21 avr. 2016
15 j'aime
3
LA COMMUNAUTÉ (14,1) (Thomas Vinterberg, DAN, 2016, 111min) : Cette chronique douce-amère soixante-huitarde suit le parcours familial d’un couple dont l’homme est architecte et la femme présentatrice...
Par
le 18 janv. 2017
14 j'aime
3
Du même critique
Après Cars 1, Cars 2 et Monsters University, la médiocrité a de nouveau frappé chez Pixar. En effet, bien que Vice Versa ait donné de nouveaux espoirs en termes de qualité au vu des échecs...
Par
le 8 déc. 2015
30 j'aime
15
High expectations Tout d'abord, il est important de préciser qu'à mes yeux, la renaissance de Star Wars avec l'épisode VII réalisé par Abrams de l'année dernière était une franche réussite. Le...
Par
le 15 déc. 2016
16 j'aime
13
Pour commencer, il est nécessaire de rappeler le fait que le Danemark, pays dont il est ici question, est censé être l'endroit où les habitants sont les plus heureux du continent. Les sondages...
Par
le 21 avr. 2016
15 j'aime
3