Le long-métrage réalisé en 1954 commence dans un cimetière, où Harry Dawes, scénariste et réalisateur joué par Humprey Bogart, assiste aux funérailles de la star hollywoodienne Maria d’Amato, interprétée par Ava Gardner. C’est alors que l’homme se souvient et nous raconte l’histoire de cette Cendrillon moderne. Joseph L. Mankiewicz, qui a aussi signé de grands classiques comme Le Limier ou Eve, dresse le portrait intimiste d’une actrice en passant son regard derrière les coulisses du cinéma. Construit sur sept flash-backs énoncés par une voix-off, La Comtesse aux Pieds nus décrit l’industrie hollywoodienne, la puissance des grandes fortunes mais aussi l’aristocratie italienne. C’est un conte mélancolique teinté d’amertume dans une période où l’âge d’or du cinéma est empli de joies et de couleurs. Ava Gardner parvient à l’inaccessibilité tout en nous émouvant de toute cette névrose qui l’entoure. La Comtesse aux Pieds nus est une œuvre touchante où les dialogues priment enfin sur le strass et les paillettes.