La Conquête par Cinemaniaque
Au début du film, Sarkozy rencontre Chirac pour discuter de son futur poste. Tout le film est réuni là : les acteurs, tous sans exception, sont incroyables, non pas tant au niveau de la ressemblance physique que du travail vocal effectué par chacun, en particulier Denis Podalydès (le sommet du film), Bernard Le Coq et Samuel Labarthe. Tout est passé au crible : les négociations entre Chirac et Sarko, la guerre avec Villepin, Clearstream, l'importance de Cécilia dans la campagne, la stratégie de la transparence... Rien n'est délaissé par Xavier Durringer, qui rend en outre tout ça relativement clair et simple (à condition qu'on s'intéresse un minimum à la politique). Les répliques sont d'un niveau d'excellence sublime, et toute aussi assassines qu'elles soient, elles sont constamment drôles. Xavier Durringer évite aussi le piège de diaboliser ou de complaire Sarkozy, mais en fait un être humain normal, avec ses ambitions, son talent mais aussi ses défauts et ses erreurs. Le film ne crache pas sur le PRésident comme il ne l'épargne jamais, et c'est plus qu'agréable. Juste dommage que la mise en scène soit un peu trop académique, pas assez audacieuse en comparaison de la performance des acteurs et de la qualité du scénario. Mais vu qu'elle est efficace et sans temps mort, ce n'est qu'un détail qui ne gâche en rien ce monument satirique, l'égal des Guignols en version humain.