La conquête, c'est le récit de l'arrivée au sommet de Nicolas Sarkozy ou comment un politicien obsédé par le pouvoir, dévoré par l'ambition, va tout mettre en oeuvre pour accéder à la plus haute marche. Coups tordus, plans de communication honteux, tout est bon pour y parvenir. Mais l'homme à l'Ego surdimensionné passe à côté de sa vie privée et sa femme va le lâcher au plus mauvais moment.
On assiste avec "La conquête" à un festival de petites phrases assassines bien savoureuses, comme des brèves du Canard Enchaîné mises en images. Dommage qu'elles soient presque toutes dans la bande annonce, tant de fois diffusée.
Quelques scènes sont réussies, notamment lorsque Durringer lorgne du côte de la comédie italienne (le jogging, le café en terrasse). Dommage qu'elles soient rares au milieu de scènes ratées, voire grotesques (le faux reportage devant le Fouquet's !).
Mais surtout, surtout, comment ont ils pu laisser les comédiens faire fausse route dans leurs imitations ridicules des vrais protagonistes de cette histoire ? Podalydes en fait des caisses , Lecoq confine au ridicule et Labarthe (De Villepin) peine à retenir sa moumoute.
Le projet était ambitieux, voire courageux, il faudra attendre encore avant de voir le cinéma français réussir dans son exploration d'une actualité politique récente.
Un homme n'est pas malheureux parce qu'il a de l'ambition, mais parce qu'il en est dévoré. Charles de Montesquieu