Quatrième volet de la saga initiée par le mythique film de Franklin J. Schaffner, ce Conquest... se pare d'un parallèle extrêmement violent avec les récentes émeutes de Watts -quartier Sud de L.A-en 1968 (le film datant de 1972).


Narrant la prise de conscience du fils de Cornélius et Zira (les deux chimpanzés cosmonautes en provenance de la Terre du futur), après que son protecteur Armando l'ait emmené dans une cité anonyme où les singes sont devenus esclaves -après une brève période en tant qu'animaux de compagnie, remplaçant les chiens et les chats qui ont été décimés par un virus- et réveille en lui un sentiment de révolte.


Armando (touchant Ricardo Montalban) lui explique donc le pourquoi du comment et supplie Caesar (toujours Roddy McDowall, dans son rôle le plus intense de sa carrière) de ne pas parler en présence des humains.
Mais Caesar ne peut retenir ses mots lorsqu'il voit le tabassage gratuit d'un de ses congénères et lâche un tonitruant "Lousy human bastards" en pleine foule.
Armando fait promettre à Caesar de s'enfuir, tandis que lui-même ira rendre des comptes au Gouverneur Breck (très bon Don Murray).
Lors d'un interrogatoire très poussé, Ricardo préfère se jeter par la fenêtre que de dénoncer son ami simiesque.
Quand Caesar sera au fait de la mort de son protecteur, il fomentera un complot pour renverser l'histoire...


Venant de revoir la version Unrated de ce film, j'ai en quelque sorte redécouvert la dernière partie de Conquest... Là où la version ciné nous montrait une révolte finissant sur un début d'humanité de Caesar, le montage original nous balance un soulèvement simiesque absolument violent, collant bien plus au sujet que la version aseptisé voulu par le studio.


En effet, lorsque les simiens envahissent les alentours du Centre de Contrôle, la bataille se transforme littéralement en carnage: les forces policières tombent sous les coups de machettes, de couteaux, de démonte-pneus...
Puis, les simiens empilent les corps ensanglantés comme des trophées de chasse, singeant (!) donc les chasseurs humains qui font de même avec les sangliers ou chevreuils...
Quand le Gouverneur est acculé dans son QG, il abat ainsi froidement un gorille récalcitrant en pleine face, puis ordonne l'exécution des autres simiens présents dans la pièce.
Puis la porte est découpé au chalumeau par l'un des simiens (sûrement Caesar) et tous les humains sont capturés puis trainés dehors.
Et lorsque le Gouverneur se retrouve encerclé sur les marches extérieures, Caesar fait un discours apocalyptique et glaçant, énumérant ce que deviendra la Terre après que les humains aient déclenchés le feu nucléaire, permettant aux simiens de gouverner ce nouveau monde.
Exactement ce que l'on verra dans les deux premiers volets de la saga.


Roddy McDowall est flamboyant dans son discours ne laissant aucune place à l'Humanité, dans ce futur retourné à l'état sauvage.
Et par là-même, nous balance à nous -spectateurs- ce qu'il adviendra de notre monde si nous continuons à nous massacrer les uns les autres, pour des idéaux futiles et imbéciles.


Un film en phase avec son temps, donc...

Franck_Plissken
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le 13 mai 2016

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The Lizard King

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