Petersen était déjà un cinéaste difficile à cerner quand il tournât aux Etats-Unis : Pas évident, en effet, de voir le rapport entre son film catastrophe dans les eaux déchainées avec George Clooney (En pleine tempête), celui sur la propagation d’un virus hémorragique (Alerte) avec Dustin Hoffman et son pale remake de Poseidon, avec Kurt Russell. Si ce n’est l’appétit pour le film catastrophe, en somme. Catastrophe présente dès ses premières réalisations en Allemagne, déjà au cœur de Das Boot, son chef d’œuvre voire de L’histoire sans fin (son passeport pour Hollywood) et son obsession pour le néant. La conséquence tient une place particulière dans son œuvre, d’une part car c’est l’adaptation d’une œuvre autobiographique (celle de l’écrivain suisse-allemand Alexander Ziegler) d’autre part car c’est une histoire d’amour impossible, entre deux hommes (un prisonnier condamné pour « incitation de mineur à la débauche » et le fils d’un surveillant de prison) qui veulent juste s’aimer mais se heurtent à une éducation brutale, qu’elle soit familiale ou sociétale (la seconde partie du film dans une maison de correction condamne complètement cette histoire). La catastrophe est donc plus intime, plus ramassée, mais elle a bien lieu. Le film quant à lui est assez minimaliste, poétique et naturaliste, dans la veine d’Un chant d’amour, de Jean Genet voire du free cinema anglais d’un Karel Reisz – beaucoup pensé à Samedi soir, dimanche matin (1961) revu par le Fassbinder du Droit du plus fort. Très beau.