Les révélations de Flavie Flament à propos de David Hamilton ainsi que l'affaire Weinstein et les réactions en chaîne qu'elle provoque ne peuvent plus être ignorées. Le retentissement presque mondial de cette parole "libérée" est salutaire. Bien sûr, les esprits chagrins s'alarment déjà de la délation systématisée, des possibles mensonges. On peut les entendre. Mais on doit aussi leur répondre que c'est peut-être le prix à payer pour qu'enfin un vrai débat autour des agressions sexuelles (de toutes "natures") et de leurs désastreuses conséquences soit ouvert.
Avec La consolation (inspiré par l'ouvrage de l'animatrice télé), c'est la question plus spécifique et encore plus sensible de la pédophilie qui est abordée. De par son caractère cyclique (les agresseurs ont souvent été eux-même agressés), ce fléau semble ne pas pouvoir être endigué. Et c'est en cela que le présent témoignage est primordial. "Grâce" ou "à cause" de la notoriété de ses protagonistes, il pourrait permettre à bien d'autres (anonymes) d'émerger et d'au moins panser quelques plaies. Gageons cependant que dans quelques mois hélas, le bruit médiatique sera retombé.
Que restera-t-il alors ? Des œuvres telles que celle-ci, entre autres. Prégnantes par leur sujet mais finalement trop lisses dans leur traitement visuel. Animées par des comédiennes investies et qui confèrent au récit sa justesse et son âme (le remarquable et douloureux tandem mère/fille constitué par Léa Drucker et Lou Gable). Sans doute insuffisamment abouties ou ambitieuses mais terriblement nécessaires pour, au moins, tenter d'enrayer la machine infernale.