Sincèrement, à première vue, l'adaptation de l'autobiographie de Flavie Flament, ça ne m'intéressait pas beaucoup (euphémisme). Et puis, le sujet et les critiques aidant (sans oublier la présence de ma Émilie Dequenne adorée), je me suis dit pourquoi pas : à raison. Sans être une leçon de mise en scène, Magaly Richard-Serrano réussit vraiment son coup en proposant un récit aussi touchant que troublant, évitant habilement le voyeurisme au profit de l'ellipse, sans pour autant passer sous silence les agissements des uns et des autres, loin de là.
La peinture d'une adolescente découvrant son corps, des émois dont va ignoblement profiter une mère toxique au possible, sans que le regard soit une seule fois caricaturale. Au contraire, cette dernière est dépeinte de façon étonnante, contradictoire, brillamment interprétée par une Léa Drucker que je n'attendais vraiment pas à ce niveau : bravo à elle. J'en suis sorti à la fois surpris, presque ému par autant de souffrances refoulées décrites avec beaucoup de pudeur, de sincérité. Une réussite aussi réelle qu'inattendue.