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Sorti en France chez Bach Films pour une bouchée de pain sous le titre La Conspiration de Shaolin, Jade Dagger Ninja est une petite production de 1982 comme Taiwan en a fait un bon paquet à cette période.
Mais que se cache-t-il derrière ce titre ? Un film sur le Temple de Shaolin ? Non, il n'y a rien qui s'y rapporte (à part un combattant moine qu'on doit voir 1 minute). Un film avec des ninjas ? Il y a bien un fille déguisée comme un ninja à un moment donné mais rien à voir non plus. Quelque chose qui a rapport avec une dague en jade ? Hum, j'ai beau cherché, je n'ai rien vu de tel comme arme ou relique dans le film.
En fait, le titre original n'a absolument rien à voir avec ce film, mais vraiment rien du tout. Le titre français s'en rapproche par contre plus, pas avec le mot Shaolin mais plutôt avec Conspiration.

Car en effet, le scénario va apporter son lot de trahisons, de conspiration donc, et de rebondissements. Et quels rebondissements mes amis ! Ils sont tellement mal mis en scène qu'on les voit venir à des kilomètres. Il faut dire que le scénario tient au final sur un post-it, mais bon, venant de ce genre de production (des kung-fu faits à la va vite avec un budget réduit), il ne faut jamais s'attendre à des merveilles. Et puis de toute façon, ce n'est pas vraiment ce qu'on recherche quand on regarde ce genre de produit (du moins pour ma part). Ce qui nous intéresse ici, ce sont les combats, et il faut avouer qu'ils sont vraiment nombreux.

Et effectivement, ça n'arrête pas. J'en veux pour preuve, à peine la galette dans le lecteur, ça se fritte déjà, et pourtant le film n'est commencé que depuis 10 secondes (véridique). Et ça n'arrête pas tout le long, pas une seconde de répit. Bon, il y a bien quelques passages durant lesquels il n'y en a pas durant deux ou trois minutes, mais c'est rare.
Parlons de ces combats justement. Ils sont il faut l'avouer plutôt correct, souvent câblés avec des personnages qui font des gros bons ou qui volent carrément. C'est simple, on se croirait parfois devant le très bon Duel to the Death de Ching siu Tung, toutes proportions gardées bien évidemment, le réalisateur Li Chao Yung (Heroe's Tears, The Dream Sword) n'ayant en aucun cas le talent d'un Ching Siu Tung (Histoire de Fantômes Chinois, Swordsman 2). Ca saute dans tous les sens donc, très souvent avec des armes (épées, faucilles, sabres), sur des chorégraphies qui, même s'ils elles n'ont rien d'exceptionnelles, restent efficaces et rapides. Mais le problème, c'est qu'ils sont souvent gâchés par un montage et des raccords hasardeux et le fait qu'ils se passent souvent de nuit, et là, on y voit franchement rien du tout. On ne distingue parfois même pas les personnages, et c'est fort dommage car la plus part sont plutôt doués martialement parlant.

Autre chose de plutôt raté dans ce film mais qui pourra se révéler bien amusant pour les amateurs de nanars que nous sommes (là encore, je parle pour moi, mais certains se reconnaîtront aussi), certains personnages sont vraiment bien fendarts. Parlons rapidement de cette combattante redoutable par sa beauté, nymphomane à ses heures, qui demande à chaque combattant de sexe masculin qu'elle rencontre de la prendre sauvagement et sans poser de questions ( !?!), mais surtout le grand méchant qui, après avoir absorbé une potion censé le rendre invincible, se voit transformé en une sorte de croisement entre un lion (avec une crinière blanche et tout !), un ours (pour sa force surpuissante) et d'un... euh... chewing-gum à la chlorophylle (sa peau devient verte, mais un vert bien vif).
Il faut le voir couper des épées avec ses dents, plier un adversaire en deux comme si c'était une feuille de papier, envoyer voltiger ses ennemis à 10 mètres, ou encore pousser des rugissements absolument pas synchros avec les mouvements de sa bouche. Et ça, c'est fort !

Je dois avouer avoir passé un moment plutôt agréable. On ne s'ennuie pas une seconde et le film passe très vite. Et pour cause ! La version sortie en France a été complètement charcutée, celle-ci ne durant que 58 minutes contrairement à la version normale qui en fait 93 ! Et cela s'en ressent à plusieurs moments, on voit bien les passages qui manquent, comme par exemple la toute fin, car on a droit au combat final, puis à peine le grand méchant tombé raide mort par terre (je vous dévoile la fin mais bon, le méchant gagne toujours dans ce genre de production), on voit apparaître en blanc sur un très jolie fond noir uni le mot FIN. Que deviennent les personnages qui sont restés en vie ? On en sait rien (qui a dit qu'on s'en fout ?).
Vite vu (dans sa version française donc), La Conspiration de Shaolin ne vous laissera certes pas un souvenir impérissable, mais il vous distraira ce qu'il faut, à condition de le prendre pour ce qu'il est, à savoir une petite production d'arts martiaux bas de gamme mais finalement très correcte.
cherycok
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le 24 nov. 2011

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cherycok

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