Il n'a pas volé son prix du scénario à Cannes

La Conspiration du Caire fait partie des incontournables de cette fantastique année cinématographique. Ce thriller politique happe le spectateur de bout en bout, lui imposant une tension insoutenable, ponctuée de rebondissements incessants, mais aussi d'une réalisation et d'une photographie absoluement sublimes. Un must-see en somme.

Boy from Heaven plonge le spectateur dans l'institution islamique sunnite d'enseignement d'Al-Azhar, mondialement renommée, et située au Caire. Un jeune homme nommé Adam, fils de pêcheur, apprend qu'il a été sélectionné pour intégrer cette prestigieuse université. Cependant, le jour de la rentrée, le Grand Imam d'Al-Azhar, plus haute autorité de l'islam sunnite en Égypte, meurt devant les étudiants. S'engrange alors une bataille de l'ombre, sans merci, pour lui trouver son successeur, bataille dans laquelle Adam se retrouve pris, malgré lui.

Ce synopsis est alléchant, mais le scénario complet du film ne peut que bluffer par sa force, son ingénionisté et sa puissance. La force principale de ce film, tirée du scénario, est l'attachement que ressent immédiatement le spectateur pour Adam, attachement qui ne fera que se renforcer pendant tout le film. L'identification du spectateur, l'envie de le voir s'échapper de sa descente aux enfers, est absolue. Toutes les péripéties que va traverser Adam vont alors toucher le spectateur au plus au point, vont le happer. La performance de Tawfeek Barhom, qui joue Adam, est magistrale, probablement l'une de celles qui m'ont le plus impressionné cette année. La pureté et l'humanité du personnage d'Adam, prises dans les filets de la corruption, du chantage, de la convoitise et de la violence, ne peuvent qu'émouvoir. Ce scénario phénoménal n'est pas seul à tirer ce film vers le haut. Car la réalisation et la photographie du film touchent elles-aussi à ce qui peut se faire de mieux au cinéma. La plongée dans l'univers d'Al-Azhar est totale, profondément immersive. Les plans sont audacieux, souvent magnifiques, et le film ne se contente pas d'être passionnant, il se veut aussi beau, si ce n'est sublime par instant. La manière qu'a Tarik Saleh, qui a fait fort en tant que réalisateur et scénariste du film, de filmer les visages, la foule, la hauteur, les bâtiments de l'université, relève du génie. La Conspiration du Caire est une oeuvre complète, magnifique tant par sa beauté visuelle que sa puissance scénaristique, qui restera à n'en pas douter l'une des meilleures que j'aurai eu l'occasion de voir sur grand écran cette année. J'espère qu'elle saura vous happer et vous émouvoir autant qu'elle a su le faire pour moi.

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