Le film à sketch dans tout ce qu'il a de plus désarçonnant et d'abstrait quand on demande à 5 cinéastes de donner dans la parabole politique... surtout quand on choisit des réalisateurs parmi les plus "modernes" de leur époque.
Tout celà n'a pas très bien vieilli et demeure à ce titre, l'un des omnibus cinématographiques les plus faibles malgré (à cause de ?) la présence de poids lourds derrière la caméra.
Carlo Lizzani est assez remarquable dans son travail de montage mais cette efficacité cache toute de même un réalisation tellement manipulatrice que ça en devient rapidement agaçant.
Bernardo Bertolucci amuse un moment dans son Agonie avec son happening absurde et métaphorique mais perd au fur et à mesure tout impact, la faute à une durée étirée et un symbolisme trop obscur pour moi.
Ca fait longtemps que j'attends parler de la Séquence de la fleur en papier. Je n'irai pas crier au chef d'œuvre mais il est vrai que cette dizaine de minutes de manque ni d'élan, ni de poésie, ni d'expérimentations pour un sentiment de liberté réel. La aussi, j'ai pas compris grand chose (surtout cette conclusion) mais au moins, c'est entraînant.
Le Godard est fidèle à lui-même mais possède un second degré inespéré qui fait plutôt bien passée la pilule avec le duo de narrateur qui commente non sans humour l'histoire principale qui aurait été vite agaçant sans cela (malgré la toujours grande maîtrise et inventivité dans la composition des cadres).
Enfin le Bellocchio finit lui aussi par une touche d'autoparodie amusante où des étudiants improvisent un affrontement verbal autour de divergences politiques. Le cinéaste qui apparaît lui-même dans le film a l'air souvent à deux doigts du fou-rire devant l'émulsion de ses jeunes comédiens mais on ne peut s'empêcher de trouver que ce pastiche du dialogue de sourds militants tourne justement un peu trop à vide pour tenir la longueur.