Arbeit, arbeit ! Le STO en France ?

Dommage, ce documentaire est un peu court et il me laisse une impression d'inachevé ! Par contre, celui-ci bénéficie du précieux témoignage de Bertrand Tavernier qui n'est pas avare de souvenirs et, comme c'est un conteur, on se régale de l'entendre les énumérer...
Qui était vraiment Greven ? Probablement pas le vrai collabo au sens où on l'entendait, par exemple vis à vis de comédiens qui n'étaient pas regardants sur la nationalité de leurs relations pendant la guerre. Telle Arletty qui devant un tribunal à la libération se voyait accusée d'avoir été la maîtresse d'un responsable nazi et qui s'était exclamée : "Je suis française mais mon cul, lui, est international !"
Mais elle ne fut pas la seule et d'autres écartés en disgrâce, ne s'en remirent jamais...
Greben fut mandaté par Goebbels et Goering pendant la guerre et bénéficia de capitaux allemands pour produite une trentaine de films qui ne devaient pas dire de mal de la propagande nazie, ne pas vanter les juifs, et éviter les faits de guerre... Bref, endormir la population en faisant passer au bon peuple des bons moments au cours desquels il oubliait que la guerre faisait rage !
Mais Greven n'était pas homme à se laisser manipuler et il reçut un jour cette missive furibarde de son "mécène"
« Je suis furieux que nos bureaux de Paris montrent aux Français comment représenter le nationalisme dans leurs films. J'ai donné des directives très claires pour que les Français ne produisent que des films légers, vides et, si possible, stupides. Je pense qu'ils s'en contenteront. Il n'est pas besoin de développer leur nationalisme1 »

Greven passa outre et assez curieusement ne fut jamais inquiété à la fin de la guerre ! Il continua son métier et mourut de sa belle mort en 1973... Ca, ce n'est pas un mystère ! Un documentaire fort intéressant et bien documenté !
LCP le 19.12.2018