Je viens de visualiser un film Nigérian, tellement rare qu'il est important de le signaler, car en plus c'est dans l'ensemble une belle réussite.
La Convocation traite d'un sujet grave à savoir le harcèlement sexuel, voir une certaine culture du viol dans les campus universitaires en Afrique.
Il s'agit d'un film très coloré, ce qui contraste assez avec le thème sombre du film.
Film divisé en plusieurs étapes, dont deux parties principales, avec à coup de flashback, les événements qui ont conduit à la tentative de viol et les audiences du procès privé entre Moremi et le professeur incriminé.
Le face à face avec les "sages" étant une belle leçon de réalisation.
L’histoire met en avant le courage de cette jeune femme qui veux juste réussir ses études et qui a juste le tort d'être une très belle femme.
Nous suivons donc Moremi, cette jeune femme qui représente le pot de terre contre le pot de fer, qui montre combien être une victime peut être traumatisant surtout quand en plus la victime est traitée comme la coupable.
Parfois la réalisation va vers une approche plus légère, avec des scènes (sont elles vraiment utiles ? ) de concert, de réception ou autre de séjour ce qui peut prêter à confusion tant la nuance avec le reste est sombre.
Le parti pris du réalisateur nous montre aussi qu'il veut que l'on interagisse et que l'on soutienne Moremi contre la honte, le traumatisme, la violence de la situation, uniquement parce qu'elle a dit les choses.
Le point légèrement négatif tient dans la longueur du film, avec au moins 30 minutes qui n'apportent rien à la dramaturgie de l'histoire, alors que les 20 dernières minutes sont elles au contraire poignantes quand au déroulé de l'histoire,
A l'arrivée, La Convocation est un beau récit émotionnel d’une jeune fille qui combat un monde, voir un etablishment qui accepte la culture du viol sous prétexte que certains anciens sont juste de parfaits hommes respectables.
La convocation est donc mon premier film Nigérian, et ma fois même si on ne tient pas le chef d'oeuvre du siècle, il s'agit d'une belle réussite.
A noter une découverte pour moi, Temi Otedola, touchante et très juste dans le rôle difficile de Moremi.