Trouble jeu.
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Je me souviens quand j'avais vu ce film que ça avait surpris de voir Clint dans une telle posture, car c'est un thriller d'un sordide peu commun pour l'époque, dans lequel Clint évolue en équilibre précaire. Il n'y est plus le flic violent Harry Callahan incarnant la loi et l'ordre, mais un flic torturé, en proie à de redoutables pulsions.
Produit par Clint mais ne l'ayant pas réalisé, on sent qu'il pourrait en être l'auteur tant il s'implique dans son personnage, le réalisateur joue d'ailleurs constamment sur la dualité entre Wes Block, le flic, et le maniaque sexuel auteur de plusieurs meurtres particulièrement atroces sur des prostituées, call-girls et strip-teaseuses ; en quelque sorte, au-dela de la narration policière, le réalisateur semble nous indiquer qu'en tout docteur Jekyll, sommeille un mister Hyde. Wes, le personnage de Clint est à la fois victime et héros, témoin et acteur tant sur le plan psychologique que physique, car certains détails de cette enquête sordide, pourraient presque laisser croire qu'il est lui-même l'assassin, il y a comme une sorte de substitution ou de similitude entre le tueur et le flic chargé de l'arrêter. Cette approche très ambiguë d'un personnage eastwoodien à laquelle la star ne nous a guère habitué, est une habile manipulation qui parvient à dérouter le spectateur chez qui s'installe le doute de façon insidieuse.
L'action ne se déroule pas à San Francisco, ville habituelle des exploits de Callahan, mais à La Nouvelle-Orléans, le film possède un côté lugubre, il y a comme une fascination envers la faune interlope des lieux de débauche, et cet univers de faux-semblants où le flic s'identifie à sa proie de manière perverse, a aussi quelque chose de fascinant, c'est un polar inquiétant où Clint livre un jeu très différent de ses rôles de macho ; il s'entoure de la Canadienne Geneviève Bujold, de Dan Hedaya et d'une de ses filles, Alison Eastwood.
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Créée
le 7 févr. 2019
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