La Coupe ou le foot vu du Tibet!
«Va y avoir du sport, avant les grandes vacances et la Coupe du monde de football, venez vous échauffer au Forum des Images!» C'est ainsi qu'un cycle des après-midi des enfants est consacré au sport et un film a retenu mon attention, La Coupe. Je suis un peu loin des émotions et du spectacle du ballon rond. Mais je vous invite à voir, si l'occasion se présente La Coupe. Le premier long métrage bhoutanais sorti en 2000 , parlé en tibétain, réalisé par Khyentse Norbu.
Une histoire simple et originale qui se déroule dans un monastère bouddhiste, exilé dans le nord de l'Inde. Il recueille des garçons (qui trouvent ainsi un couvert et un toit, et sont formés à la vie des moines bouddhistes). Nous assistons à l'arrivée de deux jeunes d'une même famille ayant du traverser périlleusement la frontière chinoise pour fuir la répression ou la misère faite aux Tibétains.
Mais à cette période la coupe du monde de football se joue en France et ces garçons, loin de l'actualité sont tout de même supporteurs attentifs et désireux de suivre les matchs qui se jouent en France (qui sera d'ailleurs victorieuse), «la France qui nous soutient contre la Chine» dira le jeune «meneur» qui va bouleverser la vie du monastère et créer un véritable engagement collective pour faire rentrer une télévision (louée chèrement à un marchand indien) dans l'austère temple, néanmoins bien coloré et animé.
C'est un premier film, réalisé par un lama, chef spirituel, ayant été un des assistants et acteur de Bernardo Bertolucci (en 1993 pour Little Buddha). Son film souffre de l'inexpérience, de moyens réduits mais c'est un petit régal, souriant tout le long du récit et des touches, par ci par là de l'humanisme qu'inspire cette communauté. Ces garçons sont confrontés aux mêmes envies, aux mêmes relations, aux mêmes caprices que les garçons d'autres contrées, dans le partage universel de l'amitié, de la jalousie, de l'affrontement.
Et voir ce film dans une salle remplie d'enfants, dont bon nombre des centres aérés du mercredi, les entendre rire, suivre et commenter à voix haute les péripéties des deux héros, applaudir, vous donne une autre dimension de cette contribution à universalité du ballon rond !