Premier film bhoutanais de l'histoire du cinéma, «La Coupe» s'inspire d'un fait réel en cassant subtilement l'image traditionnelle du Tibet.
Palden et Nyima sont deux jeunes Tibétains qui ont fuit leur pays et se sont réfugiés dans un monastère en exil dans le Nord de l'Inde. Là, ils reçoivent leur ordination et commencent leur apprentissage de la vie monastique. Mais, ils partagent la chambre d'un fan de football qui les entraîne dans une virée nocturne pour assister à une demi-finale de la Coupe du Monde 1998. Mais ils sont pris sur le fait par le Geko, le censeur du monastère. Mis au courant, le sage Khempo, l'abbé du monastère se doit de trouver rapidement une solution pour que tout ce petit monde reclus puisse assister à la finale de cet événement.
Réalisé par un moine tibétain, «La Coupe» est un film qui force l'admiration par son approche moderne de la vie d'un monastère. Ici, les moinillons ne sont pas traités comme des êtres religieux, mais comme des êtres humains avec leurs qualités et leurs défauts, dont le principal est une passion sans borne pour le sport le plus populaire qui soit. Tout à coup, ces jeunes moines deviennent faibles: on en voit un piquer un crise, un autre devient capricieux. Du coup, la sympathie que l'on ressentait au début s'estompe et se transforme en déception et l'on se demande comment le football peut-il corrompre jusqu'au moine le plus austère du Tibet. Mais le fait est là et ce film vient briser l'image d'Epinal du monastère tibétain.
«La Coupe» est un film intriguant, maladroit, sympathique et il force le respect par son audace.