Sly le chauffard
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En revoyant ce film, je m'aperçois comment le cinéma américain des années 70 percevait le futur proche, car c'est une anticipation explosive sur une Cannonball futuriste et sanglante qui remettait en cause la façon d'aborder la science-fiction, et qui s'inscrit dans la lignée des réflexions du cinéma de SF sur le sport, comme l'avait fait peu de temps avant Rollerball, et comme le fera plus tard Running Man.
Le film est moins réussi dans son ensemble que Rollerball, surtout par manque de budget, mais sait se montrer efficace. Ces jeux du cirque modernes portent la marque de Roger Corman via sa société New World Pictures, il a cependant disposé d'un budget un peu plus conséquent que sur d'autres séries B puisqu'il a commandé une seconde équipe pour s'occuper des effets spéciaux et pour élaborer une collection de voitures futuristes afin de renforcer les séquences choc, ces engins sont absolument délirants et constituent une des bonnes surprises de ce film violent mais que son réalisateur et Corman voulaient sérieux. Bartel voit ce sujet sous un angle de comédie macabre et d'allégorie politique ; il a en effet temporisé les séquences violentes par un humour macabre et cruel très réjouissant, de même que la déco des engins et leurs pilotes déguisés selon des thèmes, sont des éléments assez drôles.
Sorti en salles sous son titre français d'origine (d'après le titre original) en 1975, le film a été retitré au début des années 80 les Seigneurs de la route lors de sa sortie en vidéo, car entretemps, Sylvester Stallone était devenu célèbre grâce aux 2 Rocky, bien qu'ayant un rôle secondaire, disons de co-vedette, la vraie vedette étant le peu expansif David Carradine ; il est l'un des pilotes teigneux et rigolo de cette course très spéciale où tous les coups sont permis et où l'on peut gagner des points en écrasant des piétons badauds qui n'ont pas eu le temps de se ranger. Stallone a raconté qu'il a conservé de bons souvenirs de ce tournage qui s'est déroulé de façon décontractée avec pas mal d'improvisation et des "bolides" qui étaient en fait des Volkswagen trafiquées et transformées en engins de mort, elles peinaient pour atteindre les 100 km/h et les cascadeurs étaient obligés de faire semblant d'aller vite, de même que Bartel a dû faire preuve d'astuce pour qu'on ait une impression de vitesse. A noter qu'on y voit John Landis dans le rôle d'un mécano.
Tout ceci fit apparemment son effet puisque le film qui se place comme un délire satirique à la méchanceté sadique revigorante, a été présenté dans de nombreux festivals et obtint le Grand Prix au Festival du film fantastique de Paris en 1976. Il est temps de (re)découvrir cette rareté.
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le 13 avr. 2020
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