C'est un peu l'idée que je me fais d'une adaptation de Proust au cinéma. En l'occurrence, transposée dans l'imaginaire espagnol, dans les années 70, en se remémorant les années de guerre civile entre 36 et 39 et les premiers flirts avec une cousine. La mise en scène est soignée, et l'idée de représentation des souvenirs, leur caractère faillible et leur pénétration du présent est plutôt habile. Et cet artifice n'est jamais révélé directement, même si on le comprend assez vite. Un vieux dans la peau d'un gosse, des acteurs / actrices qui jouent plusieurs rôles à différentes époques, etc.
Mine de rien, au-delà de l'histoire pas extrêmement intéressante, il y a un propos et un contexte plutôt séduisants au sujet de la communication présent/passé, des souvenirs qui collent à la peau, des erreurs du passé, du temps qui passe, des choses qui changent et de celles qui persistent, immuables. La nostalgie ne tarde pas à se faire sentir, et l'intrusion de ce vieux personnage dans son propre passé, alors qu'il n'était qu'un enfant, questionne la projection dans notre passé.
[Avis brut #6]