Le problème principal de ce film, c'est que l'évolution actuelle des valeurs le rende malheureusement totalement caduc. Un fait d'autant plus dommageable que, pour l'époque, il était incroyablement avant-gardiste, comme l'ont pu l'être beaucoup de films de Coline Serreau, même s'ils n'ont pas tous eu le même impact que trois hommes et un couffin.
En allant plus loin, je pense même qu'on pourrait dire que le seul et unique défaut du film est aussi l'une de ses principales forces : les personnages sont juste insupportables et en tête Victor, le personnage principal.
Ici, personne ne s’écoute, tout le monde est auto-centré et ne bougerait pas le petit doigt pour les autres. Victor s'est fait largué ? Reconnaissons qu'il n'a pas été cherché loin, ni qu'il s'est beaucoup creusé la tête pour comprendre les raisons... Il est licencié ? Avec apparemment d'énormes indemnités, j'aurais bien aimé voir le même thème pour quelqu'un qui ne sort d'un gros cabinet d'avocats. La violoniste a perdu son violon ? Elle est d'une telle amabilité qu'on a aucune empathie pour elle. Les parents de Victor se séparent ? Ça aurait dû avoir lieu il y a un bon moment à ce qu'on peut voir.... ET, pour finir, tout le film est globalement comme ça : on a aucune envie d'avoir la moindre empathie pour les personnages tant leurs problèmes paraissent insignifiants face à d'autres.
Le temps aura fait son œuvre, on ne regarde plus la crise aujourd'hui comme on le voyait il y a 20 ans et aujourd'hui, il fait beaucoup moins mouche à mes yeux. On pourra peut-être conserver une affection particulière pour le personnage de Michou qui, malgré ses défauts, a le mérite d'avoir des problèmes bien plus impactant et reste plus attachant et aussi pour la mère de Victor qui est à peu près la seule dans tout le film à prendre sa vie en main et à ne pas saouler tut ceux qui gravitent autour d'elle.
S'il me touche moins qu'à l'époque, la crise reste un film intéressant à voir et important de par son message, même si celui-ci est vieillissant.