Revoici l'ami Joann Sfar les mains dans le cambouis du cinéma avec des vrais gens dedans et, encore une fois, ça lui réussit (oui, je fais partie de ceux qui ont aimé son Gainsbourg !). Je n'ai pas lu le polar de Sébastien Japrisot et n'ai jamais vu l'adaptation qu'en avait fait Anatole Litvak dans les années 60 (et pourtant, j'en ai toujours eu très envie), mais le film de Sfar m'a séduit, au moins autant que son actrice principale, la délicieuse Freya Mavor, qui a aussi visiblement séduit le père Sfar, tant celui-ci passe son temps à la magnifier à l'écran (ce qui pourrait nuire au rythme de l'ensemble si on considère que certaines scènes auraient pu être raccourcies, mais qui, moi, allez savoir pourquoi, ne m'ont pas du tout gêné…). C'est donc un peu bancal, mais c'est très fluide et très esthétique (autant dans la mise en scène, la construction de l'image, que dans la reconstitution des années 60/70). Sfar est plutôt un bon cinéaste. Bon, la résolution de l'intrigue n'est pas à la hauteur du reste du film et on a parfois du mal à croire à certains passages, mais ça reste efficace et on passe un bon moment.